| Charnier (du latin carnarium, lieu où l'on met la chair), petit bâtiment ou galerie annexée à un cimetière, et souvent faisant partie des dépendances d'une église. Il servait à déposer les ossements exhumés par les fossoyeurs quand ils creusaient les fosses. On y enterrait aussi ceux à qui leur fortune permettait une sépulture distincte. Le charnier des Innocents, à Paris, était très considérable : entouré de murs par Philippe-Auguste en 1186, il eut plus tard, pour servir de passage aux piétons et de lieu de sépulture aux riches, des galeries ambiantes, dont l'une, celle du côté de la rue de la Ferronnerie, offrait une Danse des morts peinte à fresque. Il fut transformé en marché de 1786 à 1858, et, sur la moitié de sa partie Est, est un square établi en 1860. Dans plusieurs églises, on transforma les cryptes ou charniers en ossuaires; dans d'autres, on plaça les ossements jusque sous les combles. Lorsqu'on supprima, en 1786, les cimetières à l'intérieur de Paris, on transforma les anciennes carrières souterraines de la ville en catacombes, c'est-à-dire en un immense charnier qui reçut tous les ossements exhumés. Aujourd'hui l'usage des charniers est tout à fait perdu, et de ceux qui dépendaient des églises, on a fait, comme à Saint-Étienne-du-Mont, à Paris, des chapelles ou des salles de catéchisme. (E. L.). | |