Bonsecours

Bonsecours (autrefois Blosseville-Bonsecours) est une commune de France dans le département de la Seine-Maritime, arrondissement de Rouen, à 3 km à l'Est de cette ville, en partie sur la rive droite de la Seine et en partie sur le mont de Thuringe. Population : 6976 habitants en 2013.

Cette localité est surtout célèbre par la chapelle de Notre-Dame de Bon-Secours située au sommet d'une éminence de 150 m d'où l'on domine le cours de la Seine, et  lieu de pèlerinage très fréquenté. Il en est question dans, les documents depuis le début du XIII^e siècle : en 1245 l'archevêque de Rouen, Gautier le Magnifique, en fit don au prieuré de Saint-Lô.

Le zèle d'un curé de Blosseville lui a donné au milieu du XIX^e siècle une recrudescence de faveur. La modeste chapelle ancienne a été remplacée par une vaste église gothique, construite de 1840 à 1842 par Barthélemy,  avec le produit des aumônes et donations des particuliers. S'inspirant des chefs-d'oeuvre du XIII^e siècle, l'architecte a adopté le style gothique primitif. Toute la construction, remarquable par l'unité de l'ensemble et l'élégance des formes, est en pierres de taille.

Le grand portail est tourné vers le Sud. Le tympan de la porte du milieu représente la Vierge assise, tenant l'enfant Jésus, et, de chaque côté, un ange à genoux; au-dessous, dans un bandeau, on a figuré deux processions s'acheminant vers la porte d'un temple. Cinq voussures enveloppent ce tympan : trois sont garnies de feuilles d'ornement; des deux autres, l'une contient les statuettes des Apôtres, l'autre celles de divers patriarches et prophètes, et toutes sont surmontées d'un dais. 

Le pignon qui domine ces voussures est surmonté d'une statue en pied de la Vierge portant son fils. De chaque côté de la porte, les entre-colonnements attendent encore des statues. Les deux petites portes ont trois voussures, garnies de feuilles d'ornement : le tympan de celle de droite représente l'éducation de la Vierge, et est surmonté de la statue de saint Joachim; celui de la porte de gauche offre le mariage de la Vierge, et est surmonté de la statue de saint Joseph.  Toutes ces sculptures sont l'oeuvre de Du Seigneur. 

Au-dessus du grand portail s'élève, à 50 m de hauteur, une tour carrée, surmontée d'une flèche dont quatre pyramides à jour garnissent la base. Les deux portes pratiquées sur les flancs de l'édifice n'ont rien de remarquable. 

L'intérieur de l'église offre une nef principale et deux bas-côtés, sans transept. Vingt piliers ronds, cantonnés chacun de quatre colonnettes engagées, soutiennent la voûte; tous les murs, les piliers, les voûtes, ont reçu des peintures polychromes et dorées. Le dessous des fenêtres des collatéraux, jusqu'à terre, est garni de plaques de marbre, dont les inscriptions rappellent des ex-voto. Parmi les détails de l'ornementation, il faut signaler : les parois du sanctuaire, garnies de statues peintes et dorées; le maître-autel, tout doré et émaillé; le buffet d'orgues et la chaire, qui sont sculptés avec élégance et délicatesse; les verrières, qui portent le nom et souvent l'image des donateurs, et qui sont sortis de la fabrique de Choisy-le-Roi. Beaucoup de dessins ont été donnés par un savant archéologue, le Père Arthur Martin. (B.).