| Le suédois est une langue indo-européenne qui appartient au rameau nordique des langues germaniques. La Suède fit usage, dans les premiers siècles de son histoire, et jusqu'au XIVe environ, de la même langue qu'on parlait dans tout le reste du Nord et qu'on écrivit après l'époque de la conversion au christianisme; c'est la langue norrène, conservée dans les anciens poèmes des deux Eddas, dans les inscriptions runiques datant de l'époque chrétienne, et dans les Sagas islandaises les plus anciennes; l'Islande a parlé plus longtemps que le reste du Nord cet idiome, et sa langue ne s'en éloigna même pas beaucoup encore aujourd'hui un paysan islandais comprend aisément de nos jours les anciens livres qu'un Danois, un Suédois ou un Norvégien a de la peine à interpréter. Au XIVe siècle, les idiomes suédois et danois se sont dégagés du tronc commun, avec leurs différences essentielles. Les trois caractères distinctifs des langues scandinaves se retrouvent dans le suédois-: l'article défini se place à la fin du substantif, avec lequel il fait corps; le passif se marque par un simple changement de désinence; enfin l'infinitif actif se termine toujours par une voyelle. Les substantifs et les adjectifs sont susceptibles des trois genres; mais, tandis que les substantifs n'ont que deux cas, dont l'un, le génitif, e pour caractéristique une s finale, les adjectifs ont un 3e cas, qui représente à la fois l'accusatif et l'ablatif. Il y a 4 déclinaisons, 4 conjugaisons, et 5 verbes auxiliaires. Le suédois a puisé à la source finnoise un certain nombre d'expressions relatives à la pêche et aux travaux du ménage; il a fait de plus nombreux et de plus importants emprunts à l'allemand, soit au Moyen âge, où, sous les comtes de Holstein, il y eut souvent des troupes allemandes en Suède, soit lorsque florissait la Hanse, soit pendant la Réforme et la guerre de Trente Ans. Il se distingue par l'énergie et l'éclat de sa prononciation, surtout à mesure qu'on pénètre vers le Nord. La langue polie et écrite ne formait autrefois que le dialecte particulier de la province d'Upland, où se trouve la capitale. Les linguistes rattachent au Suédois les dialectes de la Dalécarlie et du Norrland, et reconnaissent un autre dialecte, le suédois-gothique, dominant en Gothie, et qui se rapproche plus que l'autre de l'allemand. Les lettres gothiques se sont longtemps conservées dans l'écriture suédoise: l'alphabet actuel diffère de l'allemand par l'absence du ch, auquel se substitue ordinairement le k, et l'emploi d'une lettre spéciale, å, qui se prononce comme un o très-ouvert. ( B.). | |