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L'asturien,
qui appartient à la famille des langues
italiques, est la langue la plus ancienne (le basque excepté) de tous
celles qui sont parlés dans la Péninsule hispanique. Elle porte le nom
de langue bable. C'est une langue énergique et sonore, et beaucoup
plus riche qu'on ne pourrait le croire; elle possède une foule de mots
que le castillan emprunta à l'arabe.
Par son antiquité et cette intégrité, dont il est redevable aux barrières
de ses montagnes, l'asturien est d'une grande utilité pour l'interprétation
des plus anciens textes de la langue espagnole, tels que le Poème du
Cid, dont un grand nombre de locutions sont encore en usage parmi les
paysans des Asturies. II n'existe néanmoins qu'un très petit nombre de
textes originaux de cette langue. Les romances asturiennes, qui ont certainement
existé en grand nombre, ont péri presque en totalité. Celles que chantent
aujourd'hui les montagnards des Asturies pour accompagner leur danse circulaire
nationale (danza prima), sont en castillan, et relativement assez
modernes. Quelques poètes asturiens se sont exercés dans leur dialecte
national : le plus connu est Anton de la Marireguera, qui vivait au commencement
du XVIIe siècle. Don José Cavedo
a publié une collection très curieuse de poésies asturiennes; le
Discours préliminaire de cet ouvrage traite du dialecte bable ou asturien,
et des poètes qui l'ont employé. (B.). |
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