| Le Vivarais (Pagus vivariensis), l'Helvia des Romains, est un ancien pays de la France Après avoir appartenu successivement aux Wisigoths, aux Burgondes et aux rois francs, Mérovingiens et Carolingiens, ce pays fit partie du royaume de Provence et de Bourgogne, puis, à la fin du Xe siècle, des domaines du comte de Toulouse, d'où il passa définitivement, avec le reste du Languedoc, à la couronne de France en 1272. Le Vivarais correspond à peu près au département de l'Ardèche; il comprenait, en plus, le canton de Pradelles, qui fut réuni à la Haute-Loire en 1790, et, en moins, le canton des Vans, partie de l'Uzégeois, qu'on donna comme compensation à l'Ardèche. Au point de vue ecclésiastique, le Vivarais était divisé entre trois diocèses correspondant aux anciennes cités romaines : l'évêché de Viviers, successeur de la cité d'Alba Helviorum, en avait la plus grosse part, mais trente-cinq paroisses, entre l'Erieux et le Doux, relevaient-de l'évêché de Valence, et toute la région d'Annonay dépendait de l'archevêché de Vienne. Au point de vue politique et administratif, le Vivarais formait une province spéciale, ayant ses Etats particuliers ou Assiette, qui se réunissaient chaque année, et plus souvent au besoin, pour répartir les tailles dont le chiffre avait été arrêté par les Etats généraux du Languedoc; la quote-part du Vivarais était environ le onzième des taxes de la province. L'Assiette était convoquée et présidée par le baron de tour au lieu qui lui convenait, ordinairement au chef-lieu de sa baronnie. Elle se composait des baillis des diverses baronnies et des consuls des principales villes, avec l'assistance d'un commissaire principal délégué par les Etats généraux et de deux commissaires ordinaires, dont l'un était le bailli royal du Vivarais ou son lieutenant et l'autre le premier consul de Viviers. A la différence des Etats des pays voisins (Velay, Rouergue, Gévaudan), où l'évêque était président-né, les Etats du Vivarais étaient convoqués et présidés successivement par les dix barons de tour (dont le nombre fut porté à douze au XVIIe siècle), et l'évêque n'y présidait qu'à son tour comme baron de Largentière et n'y était représenté les autres années que par le bailli de Viviers. Le baron de tour assistait aux Etats du Languedoc avec le consul diocésain (fourni par les huit villes principales à tour de rôle) et avec le syndic ou procureur du pays. Les dix baronnies de tour, au XVIe siècle, étaient celles d'Annonay, Saint-Vallier (Privas-Chalencon), Crussol, Montlor, la Voulte, Tournon, Brion, Largentière, Boulogne et Joyeuse. En 1619, on admit Aps et en 1621 Saint-Remèze. Plus tard le titre de la baronnie de Saint-Remèze fut transféré à Vogué (1714), et celui de la baronnie de Brion à Aubenas (1725). Des documents écrits prouvent l'existence des Etats du Vivarais dès le XIVe siècle, mais les procès-verbaux de leurs délibérations, conservés aux archives départementales de l'Ardèche, ne remontent pas au delà de 1506. Ces Etats se sont maintenus jusqu'à 1789. Il y avait en Vivarais deux bailliages royaux, érigés plus tard en sénéchaussées, l'un à Villeneuve-de Berg pour le bas Vivarais, et l'autre à Boncieu-le-Roy (transféré à Annonay en 1565), pour le haut Vivarais. Viviers, siège de l'évêché, était aussi la capitale administrative du pays. (A. Mazon). | |