Le Tigré

En général, les zones élevées ont un climat de type tropical de montagne, avec des températures modérées et des précipitations relativement faibles. En revanche, les vallées plus basses et les plaines peuvent connaître des températures plus élevées et un climat plus sec. La végétation du Tigré varie selon l'altitude et le climat. Les régions montagneuses sont souvent couvertes de forêts de montagne, tandis que les zones plus sèches peuvent présenter une végétation de type semi-aride, avec des broussailles et des plantes adaptées à la sécheresse.

Les hauts plateaux sont utilisés pour l'agriculture, avec des cultures de céréales comme le teff, le blé, et le maïs, ainsi que des cultures de légumes et des plantations de café dans certaines zones. Les terrasses agricoles sont courantes dans les régions montagneuses pour maximiser l'espace cultivable et minimiser l'érosion.

Le Tigré est également connu pour ses sites historiques et archéologiques, notamment les églises rupestres de Lalibela, qui sont des témoignages importants de l'histoire chrétienne en Éthiopie. Ces sites sont souvent situés dans des zones montagneuses et offrent des vues spectaculaires sur le paysage environnant.

Histoire.
Le Tigré a été un centre important de la civilisation aksoumite, dont l'apogée se situe entre le IV^e et le VII^e siècle de notre ère. Le royaume d'Aksoum était un puissant empire commercial et culturel qui a joué un rôle important dans l'histoire de la région de la Corne de l'Afrique. Le royaume d'Aksoum a adopté le christianisme comme religion d'État et cette tradition chrétienne s'est profondément enracinée dans la culture de la région.

Au Moyen Âge, le Tigré a joué un rôle clé dans la politique et les guerres de la région.: La dynastie des Zagoué, dont l'influence s'étendait en partie au Tigré, a dirigé l'Éthiopie du IX^e au XIII^e siècle et a contribué à la consolidation du pouvoir et à la construction des structures étatiques en Éthiopie. Au XIX^e siècle, le Tigré est devenu une région stratégique lors des conflits avec les puissances coloniales européennes. Les forces italiennes ont tenté d'étendre leur influence en Éthiopie, mais elles ont rencontré une forte résistance locale. Au cours du XX^e siècle, le Tigré a été le théâtre de diverses rébellions et conflits, notamment la lutte contre le régime militaire communiste de Mengistu Haile Mariam dans les années 1970 et 1980. Le Front de Libération du Tigré (TPLF), un groupe rebelle, a joué un rôle important dans la chute de ce régime en 1991.

Le TPLF a été fondé en 1975 pour lutter contre le régime militaire communiste de Mengistu Haile Mariam, connu sous le nom de Derg. Le groupe a joué un rôle clé dans la formation du Front Démocratique Révolutionnaire du Peuple Éthiopien (EPRDF), qui a finalement renversé le Derg en 1991 et pris le pouvoir. Après la chute du Derg, le TPLF est devenu l'un des principaux partis au sein de l'EPRDF, qui a gouverné l'Éthiopie jusqu'en 2018. Pendant cette période, le TPLF a exercé une influence importante sur les affaires politiques et économiques du pays. Au fil des ans, des tensions sont apparues entre le gouvernement fédéral et le TPLF. Le TPLF accusait le gouvernement d'Abiy Ahmed, arrivé au pouvoir en 2018, de marginaliser les Oromos et d'autres groupes ethniques, tout en réformant les institutions politiques du pays.

Le conflit tigréen.
En novembre 2020, des tensions latentes entre le gouvernement fédéral dirigé par Abiy Ahmed et le TPLF ont éclaté en conflit ouvert. Le gouvernement fédéral a lancé une opération militaire contre les forces du TPLF après des attaques contre des bases militaires fédérales dans la région du Tigré. Cette opération a été justifiée par le gouvernement comme une réponse à des actes de rébellion et de terrorisme de la part du TPLF.

Le conflit a rapidement escaladé, entraînant des combats intenses et une crise humanitaire majeure. Des milliers de personnes ont été tuées, et des millions d'autres ont été déplacées, cherchant refuge dans d'autres parties de l'Éthiopie ou dans des pays voisins. Les rapports des Nations Unies et d'autres organisations internationales ont documenté des violations graves des droits humains, notamment des massacres, des viols, et des attaques contre des civils. Les deux parties ont été accusées de violations, et des acteurs extérieurs comme l'Érythrée ont également été impliqués.

En novembre 2022, un accord de paix a été signé entre le gouvernement éthiopien et le TPLF sous l'égide de l'Union Africaine. Cet accord visait à mettre fin aux hostilités, à promouvoir la réconciliation et à permettre l'accès humanitaire à la région du Tigré. La mise en oeuvre de l'accord a été un processus difficile et complexe. La situation au Tigré reste précaire, avec des efforts continus pour reconstruire les infrastructures, aider les populations déplacées, et mettre en oeuvre les mesures prévues par l'accord de paix. Les défis humanitaires, politiques et économiques demeurent importants.

Le conflit a eu des répercussions sur les pays voisins, notamment le Soudan et l'Érythrée, et a suscité des inquiétudes au niveau régional. La communauté internationale a appelé à des solutions pacifiques et à des enquêtes sur les violations des droits humains.