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La
région de l' Oromia (du nom de sa population majoritaire, les Oromos)
est l'une des plus grandes et des plus importantes régions de l'Éthiopie,
en termes de superficie et de population. Elle est dominée par des plateaux
et des montagnes, qui font partie du massif éthiopien. Les hauts plateaux
sont particulièrement présents dans le centre de la région. Le massif
du Bale, au sud-est, est une chaîne montagneuse importante avec des sommets
tels que le mont Batu (ou mont Tulu Dimtu), qui est le deuxième plus haut
sommet d'Éthiopie avec une altitude d'environ 4377 mètres. La région
comporte également des vallées profondes, notamment la vallée du Rift
éthiopien, qui s'étend vers le sud-est et est caractérisée par des
dépressions et des formations géologiques uniques. L'Oromia est traversée
par plusieurs rivières importantes, dont la rivière Awash, qui est un
affluent du Nil Bleu et joue un rôle important dans l'irrigation et l'approvisionnement
en eau de la région. La région abrite aussi quelques lacs notables, dont
le lac Langano, situé dans la partie sud, qui est un lac d'eau douce utilisé
pour la baignade et le tourisme.
Dans les zones de
haute altitude, le climat est de type tropical de montagne avec des températures
modérées et des précipitations significatives. Ces zones sont généralement
favorables à l'agriculture. Dans les zones plus basses, notamment dans
la vallée du Rift, le climat peut être plus chaud et plus sec, avec des
conditions semi-arides ou arides, influençant les types de cultures et
les pratiques agricoles. Les zones montagneuses et les hauts plateaux sont
couvertes de forêts de montagne et de zones boisées, qui sont importantes
pour la biodiversité et le maintien des écosystèmes locaux. Dans les
zones plus basses et sèches, la végétation est dominée par des savanes
et des broussailles, adaptées aux conditions climatiques plus arides.
L'Oromia est une région agricole importante, avec une grande variété
de cultures, y compris le teff, le maïs, le blé, et les légumineuses.
Les pratiques agricoles varient selon l'altitude et le climat. Certaines
parties de la région sont également utilisées pour la culture de produits
commerciaux tels que le café et le chat (un stimulant légal dans certaines
parties de l'Afrique de l'Est).
Les peuples Oromo
ont une culture riche avec des traditions uniques, des festivals et des
rituels. Les Oromos parlent l'afaan oromo, une langue couchitique, et ont
une riche culture qui inclut des traditions orales, des fêtes et des cérémonies.
Histoire.
Les Oromos sont un groupe ethnique de
langue couchitique, qui fait partie des peuples nilo-sahariens de la Corne
de l'Afrique. Ils sont originaires des régions situées à l'ouest et
au sud du plateau éthiopien et ont migré vers l'ouest et le sud de l'Éthiopie
à partir du XVIe siècle. Cette période
est marquée par l'expansion du peuple Oromo dans une grande partie de
ce qui est aujourd'hui l'Oromia. Les Oromos ont développé un système
de gouvernance traditionnel connu sous le nom de gadaa. C'est
un système démocratique et multipartite
qui régit la société Oromo à travers un cycle de huit ans, où les
dirigeants et les représentants sont élus par les membres de la communauté.
Le gadaa est un élément central de l'identité culturelle Oromo.
À partir du XIXe
siècle, les Oromos ont été progressivement intégrés dans l'Empire
Éthiopien sous la dynastie des Amharas, notamment pendant le règne d'Empereur
Menelik II. Cette période a été marquée par
des conflits et des révoltes, alors que les Oromos cherchaient à préserver
leur autonomie et leurs traditions face à l'expansion impérialiste.
Sous le régime de l'Empereur Haile Selassie (1930-1974), les Oromos ont
connu des périodes de répression et de marginalisation, malgré certaines
tentatives de réforme. L'ère de la dictature militaire de Mengistu Haile
Mariam (1974-1991) a également été marquée par une répression sévère
contre les mouvements de revendication des Oromos. Au cours des dernières
décennies du XXe siècle, des mouvements
politiques comme le Front de Libération Oromo (OLF) ont émergé pour
revendiquer des droits culturels, politiques et autonomistes
pour les Oromos.
Depuis la fin du
régime militaire, le gouvernement éthiopien a entrepris certaines réformes
politiques. En 2018, le Premier ministre Abiy Ahmed, d'origine Oromo,
a initié un certain nombre de réformes politiques et sociales, offrant
plus de liberté politique et mettant fin à certains des conflits historiques.
Cependant, la région continue de faire face à des défis importants,
notamment des tensions ethniques, des conflits internes et des questions
liées aux droits humains. La région
Oromo a été le site de nombreuses manifestations et troubles, souvent
en réponse aux politiques gouvernementales et aux revendications d'autonomie. |
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