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L'Artsakh |
Le Haut-Karabakh
( = L'Arsakh, en arménien) est une région montagneuse
située dans le Caucase du Sud, à cheval sur l'Arménie
et l'Azerbaïdjan, enclavée entre
l'Arménie à l'ouest, l'Azerbaïdjan à l'est, et le Nakhitchevan
(un exclave de l'Azerbaïdjan) au sud. Sa géographie joue un rôle crucial
dans ses dynamiques politiques et ethniques. Le terrain montagneux a joué
un rôle important dans les conflits dans la région, en compliquant les
déplacements et les opérations militaires. Il a aussi contribué à des
sentiments de sécurité et d'isolement pour les communautés locales.
Géographie du
Haut-Karabakh.
Le Haut-Karabakh est traversé par plusieurs rivières importantes, comme la rivière Kura (qui prend sa source dans les montagnes avoisinantes et coule à travers la région). D'autres rivières notables incluent la rivière Terter et la rivière Aras (qui forme une partie de la frontière sud). Il y a quelques lacs dans la région, dont le lac Goygol, situé près de la ville de Goygol, qui est l'un des plus grands lacs naturels de la région et une attraction touristique populaire. Le climat du Haut-Karabakh est principalement montagnard, avec des étés chauds et secs et des hivers froids et neigeux. Les températures peuvent varier considérablement en fonction de l'altitude, avec des températures d'hiver pouvant descendre bien en dessous de zéro et des étés pouvant atteindre des températures élevées dans les zones basses. Les précipitations sont généralement modérées, avec des quantités plus importantes dans les zones montagneuses où la neige est fréquente en hiver. La région présente une végétation variée allant des forêts de feuillus dans les zones plus basses et moins sèches aux prairies et aux formations d'arbustes dans les zones plus élevées. Les forêts de chênes et de hêtres sont courantes. Le Haut-Karabakh abrite des cerfs, des sangliers et divers oiseaux. La région possède des ressources naturelles, comme les réserves de minéraux et les terres agricoles, qui ont également une importance stratégique et économique. Histoire du Haut-Karabakh
jusqu'en 1980.
Au XVIe siècle, le Haut-Karabakh est tombé sous le contrôle des Safavides, une dynastie persane. La région a été le théâtre de conflits fréquents entre les Safavides et les Ottomans, qui ont également revendiqué le contrôle de la région. Au XVIIIe siècle, le Haut-Karabakh a connu des tensions et des révoltes locales contre les pouvoirs persans et ottomans. En 1805, après les guerres russo-perses, le Haut-Karabakh est devenu une région contestée entre l'Empire russe et l'Empire ottoman. En 1828, à la suite du traité de Turkmencay, le Haut-Karabakh a été annexé par l'Empire russe. La région a été administrée en tant que partie de la province de l'Arménie russe. Les tensions ethniques entre Arméniens et Azerbaïdjanais se sont intensifiées, exacerbées par les politiques impériales russes et les réformes administratives. Après la Révolution russe et la Première Guerre mondiale, la région a été un sujet de conflit entre les premières républiques de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan. En 1920, le Haut-Karabakh a été intégré dans la République socialiste soviétique d'Arménie, mais en 1923, l'Union soviétique a créé l'Oblast autonome du Haut-Karabakh (OAHK) au sein de la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan. La période soviétique a vu un effort pour stabiliser la région et gérer les tensions ethniques, avec des politiques favorisant parfois la population arménienne et parfois la population azerbaïdjanaise, dans le cadre des politiques plus larges de l'URSS. La période après la Seconde Guerre mondiale a été relativement calme en termes de conflits ouverts. Cependant, des tensions latentes entre les communautés arménienne et azerbaïdjanaise ont persisté, exacerbées par les politiques locales et les changements démographiques. Les réformes économiques et politiques soviétiques ont eu un impact sur la région, mais les tensions ethniques sous-jacentes n'ont jamais été complètement résolues. La période qui suit jusqu'en 1980 est marquée par une stabilité relative, mais les frustrations et les revendications nationales continuent de croître, préparant le terrain pour les conflits plus ouverts qui éclateront dans les années 1980 et 1990. Le conflit du
Haut-Karabakh.
Avec la dissolution de l'Union soviétique en 1991, l'Arménie et l'Azerbaïdjan déclarent leur indépendance. Le conflit dégénère en une guerre à grande échelle. Les combats sont intenses entre 1992 et 1994. Ils impliquant des milices arméniennes et azerbaïdjanaises. Les Arméniens du Haut-Karabakh, soutenus par l'Arménie, prennent le contrôle de la région et de plusieurs territoires adjacents, provoquant le déplacement de centaines de milliers d'Azerbaïdjanais. Des efforts de médiation sont entrepris par la Russie, la France et les États-Unis, sous l'égide du Groupe de Minsk de l'OSCE. Un cessez-le-feu est signé en mai 1994 à Bichkek, mettant fin aux combats. Cependant, aucune solution politique durable n'est trouvée, laissant la région dans un état de conflit gelé. Le Haut-Karabakh et les territoires environnants restent sous contrôle arménien, malgré la reconnaissance internationale de ces territoires comme faisant partie de l'Azerbaïdjan. Des négociations intermittentes ont lieu, mais peu de progrès sont réalisés. Le statut de la région reste une question épineuse. Malgré le cessez-le-feu, des escarmouches fréquentes et des violations du cessez-le-feu se produisent le long de la ligne de contact. Les tensions restent élevées. Le 27 septembre 2020, une nouvelle guerre ouverte éclate, marquée par des combats intenses. L'Azerbaïdjan lance une offensive pour reprendre les territoires perdus et reçoit un soutien significatif de la Turquie, notamment en termes de drones et de mercenaires. L'Azerbaïdjan reprend plusieurs territoires clés, notamment la ville stratégique de Choucha. Un accord de cessez-le-feu est signé le 10 novembre 2020, avec la médiation de la Russie. L'accord prévoit le retour de plusieurs districts aux Azerbaïdjanais et le déploiement de forces de maintien de la paix russes dans la région. La guerre de 2020 a provoqué des déplacements massifs de populations et des destructions importantes. Le cessez-le-feu a apporté une pause dans les hostilités, mais le statut final du Haut-Karabakh reste non résolu, laissant la région dans une situation de tension potentiellement explosive. |
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