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Virginia
Woolf
est une écrivaine britannique née
le 25 janvier 1882 Ã Londres, et morte le 28 mars 1941 Ã Rodmel, dans
le Sussex (Angleterre). Elle est une figure centrale du modernisme littéraire
du XXe siècle et se signale par son usage
novateur du monologue intérieur (ou flux de conscience) et par ses analyses
profondes de la psyché humaine. Parmi ses oeuvres les plus célèbres,
on trouve Mrs Dalloway (1925), qui suit une journée dans la vie
de Clarissa Dalloway, et Vers le phare (1927), qui explore les relations
familiales et la perception du temps. Woolf est également une essayiste
importante, avec des textes comme Une chambre à soi, dans lequel
elle aborde la condition des femmes écrivaines et les obstacles qu'elles
rencontrent dans un monde dominé par les hommes.
Adeline Virginia
Stephen naît, dans une famille intellectuelle et privilégiée. Son père,
Sir Leslie Stephen, est un écrivain, biographe, et critique littéraire
célèbre. Sa mère, Julia Jackson Duckworth, est issue de la haute société
et a des origines anglo-indiennes. Contrairement à ses frères qui fréquentent
des écoles prestigieuses comme Cambridge,
Virginia est éduquée à domicile, principalement par son père. Elle
a accès à une immense bibliothèque, ce qui lui permet de développer
son goût pour la littérature dès son plus jeune âge.Le décès de sa
mère, en 1895, marque un tournant important dans la vie de Virginia. Elle
a alors 13 ans et subit une première crise de dépression nerveuse. Virginia
perd ensuite sa demi-soeur Stella en 1897, qui avait pris en charge le
rôle de mère après le décès de Julia. La mort de Leslie Stephen en
1904 affecte profondément Virginia. Après sa disparition, elle fait une
tentative de suicide et continue de lutter contre des épisodes dépressifs.
Virginia et ses frères
et soeurs déménagent de la maison familiale située à Hyde Park Gate
vers le quartier de Bloomsbury à Londres.
Ils s'installent à 46 Gordon Square où Virginia et sa soeur Vanessa Stephen
(future peintre et épouse de Clive Bell) créent un espace où se réunissent
des intellectuels, écrivains, et artistes. Ce groupe deviendra plus
tard connu sous le nom de Groupe de Bloomsbury. Parmi les membres du groupe,
on retrouve des personnalités comme John Maynard Keynes, Lytton Strachey,
et Leonard Woolf (son futur mari). C'est durant cette période que Virginia
commence à prendre son travail d'écrivain au sérieux. Ses premiers essais
et critiques littéraires sont publiés dans des revues comme le Times
Literary Supplement. Elle passe également beaucoup de temps à lire
et à écrire dans le cadre du groupe de Bloomsbury, perfectionnant son
style et ses idées sur la littérature et la société.
Les problèmes mentaux
de Virginia Woolf s'intensifient durant cette période. Sa santé mentale
vacille, et elle est sujette à des dépressions et hallucinations auditives,
signes de ce qui sera plus tard reconnu comme un trouble bipolaire. Elle
est souvent hospitalisée ou mise au repos par ses médecins, ce qui retarde
la publication de ses oeuvres. Toutefois, ses expériences de souffrance
mentale influencent profondément ses futurs romans, notamment dans leur
analyse des frontières de la conscience et des perceptions subjectives.
En août 1912, Virginia Stephen épouse Leonard Woolf, un intellectuel
et membre du Groupe de Bloomsbury. Ce mariage sera à la fois un partenariat
intellectuel et une source de stabilité pour Virginia, bien que ses troubles
mentaux compliquent parfois leur relation. Leonard est un soutien indéfectible
pour Virginia tout au long de sa vie, notamment face à ses crises dépressives.
Peu après son mariage, Virginia souffre d'une grave dépression qui mène
à une tentative de suicide en 1913. Elle est hospitalisée à plusieurs
reprises au cours des années suivantes.
Virginia Woolf publie
son premier roman, La Traversée des apparences (The Voyage Out),
en 1915. Ce livre aborde des thèmes tels que l'identité féminine et
la conscience individuelle, des préoccupations centrales dans son oeuvre
ultérieure. Sa santé mentale demeure fragile, mais elle persévère dans
son écriture. En 1917, Virginia et Leonard Woolf fondent la Hogarth Press,
une maison d'édition indépendante gérée depuis leur maison. La Hogarth
Press publiera des oeuvres de grands auteurs comme T.S.
Eliot, Katherine Mansfield, Sigmund
Freud, et bien sûr, les propres ouvrages de Virginia Woolf. Cette
activité permet à Virginia d'avoir plus de contrôle sur ses publications.
En 1922, Virginia
publie La Chambre de Jacob (Jacob’s Room) , un roman
qui montre un style plus expérimental. C'est une oeuvre charnière, qui
marque une rupture avec la forme narrative traditionnelle et une approche
plus moderne, où le flux de conscience devient central. Mrs Dalloway
est publié en 1925. Ce roman est l'un des plus célèbres de Woolf et
illustre son usage novateur du monologue intérieur et du temps subjectif.
Il dépeint un seul jour dans la vie de Clarissa Dalloway, tout en abordant
des thèmes tels que la guerre, le genre et la santé mentale. La Promenade
au phare (To the Lighthouse) est souvent considéré comme l'une
des oeuvres maîtresses de Virginia Woolf. Publié en 1927, ce roman est
centré sur la famille Ramsay et utilise une structure narrative fragmentée,
explorant les thèmes du temps, de la mémoire, et des relations familiales.
Il reçoit un accueil critique très positif. Vient ensuite Orlando,
un roman publié en 1928, qui raconte la vie d'un personnage qui change
de sexe au fil des siècles. C'est une réflexion ludique et subversive
sur la fluidité du genre, l'histoire et la société. Ce livre est dédié
à Vita Sackville-West, une amie proche et amante de Virginia, avec qui
elle a entretenu une relation amoureuse complexe.
L'essai Une chambre
à soi (A Room of One’s Own), publié en 1929, est l'un des
textes les plus influents du féminisme. Woolf
y défend l'idée que pour créer, les femmes doivent avoir une autonomie
financière et un espace personnel. Elle y examine également l'histoire
des femmes dans la littérature et les obstacles sociaux qui les ont empêchées
d'écrire. En 1931, Virginia Woolf publie Les Vagues (The Waves),
un roman expérimental qui dépeint la conscience à travers les voix intérieures
de six personnages distincts. C'est une oeuvre poétique et méditative
sur le temps, l'individualité et la collectivité.
Bien que sa carrière
soit florissante, Virginia continue de lutter contre des crises de dépression
sévères. Elle alterne entre des périodes d'intense créativité et des
moments de souffrance mentale où elle est incapable de travailler. Ces
cycles sont exacerbés par la montée des tensions politiques en Europe,
notamment avec l'avènement du fascisme. Dans Trois guinées
(Three Guineas), publié en 1938, Woolf poursuit sa réflexion sur
le féminisme, en abordant des thèmes comme l'éducation des femmes, l'indépendance
financière, et leur rôle dans la société face au militarisme. Ce livre
est une suite de Une chambre à soi. La Seconde
Guerre mondiale plonge Virginia Woolf dans une grande détresse. Les
bombardements aériens sur Londres et l'instabilité mondiale augmentent
son anxiété. Elle et Leonard, qui est juif,
craignent d'être arrêtés si l'Angleterre est envahie. Ils gardent même
des doses de poison chez eux au cas où la situation deviendrait désespérée.
Son dernier roman,
Entre
les actes (Between the Acts), est terminé en 1940. Ce
roman traite de l'histoire, de l'art et des relations humaines dans une
Angleterre en guerre, en utilisant une pièce de théâtre amateur pour
interroger la signification de la culture et de la société. En mars 1941,
Virginia Woolf, en proie à une profonde dépression, met fin à ses jours
en se noyant dans la rivière Ouse, près de sa maison. Elle laisse une
lettre à Leonard, dans laquelle elle exprime son amour et sa gratitude,
mais aussi la certitude que sa maladie mentale l'empêche désormais de
continuer à vivre. |
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