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Perrin

Sainte-Marie Louis Jean Perrin est un architecte né à Lyon en 1835. Il entra en 1859 à l'Ecole des beaux-arts de Paris, où il fut élève de Questel. Mais c'est surtout au contact du grand architecte lyonnais Bossan, dont il fut l'adjoint à partir de 1871, qu'il acheva de former son goût. Il fut appelé à terminer les édifices et les décorations que la mort empêcha Bossan d'achever : les stalles et la décoration de la basilique de Fourvières par exemple.

L'oeuvre de Sainte-Marie Perrin est considérable. Il construisit pour ses débuts, en 1864, la chapelle du château de Dortan (Ain) et, en 1865, l'église de Saint-Cyr au Mont-d'Or (Rhône). Inspecteur des bâtiments civils pour l'Ecole vétérinaire de Lyon, on 1868, il fut nommé l'année suivante architecte eu chef du même édifice. Il a construit depuis : façade de Saint-Bruno des Chartreux, à Lyon (1869); monastère des Clarisses, à Lourdes (1878); hospice de l'oeuvre de la Croix, à Lyon (1886); chapelle des Dames carmélites, à Oullins (1890); grand séminaire de philosophie de Sainte-Foy, à Lyon (1901), et un grand nombre d'églises paroissiales. 

On voyait de lui, au Salon de 1869, où il envoya pour la première fois, deux projets d'églises paroissiales pour la ville de Lille et de Messimy et, à celui de 1870, un troisième projet d'église paroissiale. On lui doit une Notice sur Pierre Bossan, la Basilique de Fourvières, ses origines, son esthétique, son symbolisme (1896); Peintres et architectes, et diverses monographies e notices sur l'architecture. Il est correspondant à l'Académie des beaux-arts depuis 1891.

Jacques Perrin est un statuaire né à Lyon en 1847. Elève de Dumont, cet artiste, au talent sobre et sérieux, a obtenu une première médaille au Salon de 1903, pour sa Pieta, groupe plâtre, et le Sommeil de la Vierge, groupe marbre. En 1900, il exposait le plâtre de son Condorcet, dont le bronze s'élève sur le quai Conti à Paris; et une Maternité, plâtre. Il avait, en outre, contribué à la décoration du Palais du génie civil. Au pont Alexandre III, il a sculpté douze figures de pierre décorant les proues. On lui doit encore la Statue du botteleur, qui orne le square Parmentier, à Paris.
Jean Baptiste Perrin est un physicien  né à Lille en 1870 et mort à New York en 1942. Professeur à la Sorbonne et membre de l'Académie des sciences, il a reçu le prix Nobel de physique en 1926. Enseignant et vulgarisateur hors pair, il  a mené d'importantes recherches sur le mouvements brownien dans les émulsions colloïdales et, à partir de ces travaux, il a pu confirmer expérimentalement la théorie cinétique des gaz. Les études de Perrin ont aussi fourni la première preuve expérimentale directe de l'existence des molécules et ont permis de déterminer le nombre d'Avogadro.

Très tôt passionné par les lois physiques qui régissent le monde, il intègre l'École normale supérieure de Paris, où il se distingue par une pensée rigoureuse et un goût marqué pour l'expérimentation. Il se consacre à la physique-chimie, étudiant le monde moléculaire avec une rigueur presque artisanale. Très vite, il se lance dans la défense de l'atome — à une époque où son existence même est encore discutée. Il écrit alors :

« Je crois à l'atome non pas comme croyance, mais comme nécessité logique et expérimentale. »
Son oeuvre scientifique culmine avec ses travaux sur le mouvement brownien. En s'appuyant sur les travaux théoriques d'Albert Einstein, il entreprend de mesurer directement le nombre d'Avogadro à partir de l'observation des particules en suspension. Ce tour de force expérimental, exposé dans Les atomes (1913), fait de lui l'un des artisans de la preuve expérimentale de l'existence des molécules. Pour ce travail, il reçoit le Prix Nobel de physique en 1926, consacrant un savant qui ne sépare jamais théorie et expérience. 
« La physique n'est jamais plus vivante que lorsque l'œil rencontre l'abstrait sous forme visible. »
Mais Jean Perrin ne se contente pas de faire progresser la science ; il veut aussi transformer les institutions qui la portent. En 1939, il fonde le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qu'il conçoit comme un outil d'émancipation intellectuelle et de puissance nationale. Il affirme alors :
« La science n'a d'avenir que si la République lui donne les moyens de son autonomie. »
Il imagine une politique scientifique d'envergure, inspirée du modèle allemand mais ancrée dans les valeurs démocratiques françaises : liberté, rigueur, service public. Il est aussi l'un des premiers à défendre l'idée d'un ministère de la Recherche.

Perrin est un républicain fervent, un homme de gauche, humaniste et anticlérical, proche du radicalisme laïque. Il siège comme sous-secrétaire d'État à la recherche scientifique en 1936 dans le gouvernement de Front populaire de Léon Blum. Il voit dans la science une force sociale, un ferment de paix, un rempart contre l'obscurantisme. 

« La science est par nature révolutionnaire, car elle remet en cause tout ce qui est établi sans preuve. »
Avec l'Occupation nazie en 1940, il choisit l'exil. Il s'installe aux États-Unis, où il retrouve une partie de la communauté scientifique européenne réfugiée. Il meurt en 1942 à New York, dans la douleur de voir l'Europe sombrer sous la barbarie. Il laisse une oeuvre immense : non seulement des découvertes, mais une pensée de la science comme institution civique, comme projet de société. Sa pensée, à la croisée de la science et de la République, reste d'une brûlante actualité. Il a écrit : 
« Le progrès n'est pas un fait : c'est une volonté. Et cette volonté doit se donner des moyens. »
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Dictionnaire biographique
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