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Meng-Tseu (Mencius)

Meng-Tseu, connu plus généralement sous le nom latinisé de Mencius, l'un des plus célèbres philosophes chinois, né dans la première partie du IVe siècle dans la ville de Tséou (prov. du Chan-Toung), mort vers 314 av. J.-C (sous la dynastie des Zhou). Il est souvent appelé Meng-ho et était surnommé Tse-yu. Elevé par sa mère, Tchang-chi, dont les historiens chinois vantent hautement l'intelligence. On raconte qu'elle quitta successivement le voisinage d'un boucher, puis d'un cimetière et alla s'établir près d'un gymnase pour ne laisser à son fils que de belles images devant les yeux. L'éducation de Meng-tseu fut très soignée : on le considère comme un des disciples de Tse-sse, petit-fils et disciple de Confucius.

Meng-tseu, une fois son éducation terminée, alla offrir ses services aux petits princes de l'intérieur de la Chine; mal reçu, il revint dons son pays natal et s'occupa d'une nouvelle recension du célèbre Chihking (Le livre des Vers); il écrivit en sept livres la substance de cet ouvrage sous le nom de Meng-tse-chou; c'est la dernière et la plus importante partie des Sse-chou (quatre livres) qui après les On-king (livres canoniques) forment pour les lettres le mouvement le plus considérable de la philosophie morale.

La philosophie de Meng-tseu s'occupe surtout de politique et de morale; ce sont des conversations au cours desquelles le moraliste discute les devoirs du prince et du sujet, du père et du fils, du mari et de la femme, du frère et de la soeur : la métaphysique, la logique, la psychologie, la théodicée sont absentes de son système. Il présente plus habilement et développe plus complètement ses théories que Confucius, mais le suit dans ses doctrines qui ne s'élèvent pas au-dessus du monde matériel et ne prévoient pas des destinées futures. Son système de discussion vis-à-vis de ses adversaires est une ironie adroite, profondément goûtée par les Chinois. La morale de Meng-tseu ne renferme que peu de principes et abonde en lieux communs; elle a surtout pour nous un intérêt historique. 

Dans un pays traditionnel comme la Chine, ce continuateur de Confucius, ce restaurateur de l'Antiquité devait acquérir une grande réputation : les lettrés chinois accueillirent, en effet, ses livres avec enthousiasme. Il fut surnommé Ya-ching (le second saint); on consacra un culte spécial à sa mémoire. La philosophie morale de Meng-tseu fait partie de l'enseignement supérieur des lettres, puisqu'elle fait corps avec les quatre livres classiques. (A19).

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