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François Mauriac

François Mauriac est un Ă©crivain français  nĂ© le 11 octobre 1885 Ă  Bordeaux et mort le 1er septembre 1970 Ă  Paris. LaurĂ©at du prix Nobel de littĂ©rature en 1952, il a Ă©crit des romans psychologiques, avec des personnages profondĂ©ment tourmentĂ©s, frĂ©quemment en lutte avec leur foi, leurs dĂ©sirs et les conventions sociales. Le oeuvres de Mauriac plus cĂ©lèbres, telles que ThĂ©rèse Desqueyroux, Le Noeud de vipères et La Fin de la nuit, approfondissent des thèmes comme la passion, la culpabilitĂ© et la rĂ©demption dans un contexte bourgeois et catholique. Outre son Ĺ“uvre littĂ©raire, Mauriac est Ă©galement reconnu pour ses prises de position politiques et sociales.

François Mauriac naît une famille aisée et pieuse. Sa vision du monde en sera marquée par les valeurs religieuses et les conventions de la société bordelaise. À l'âge de 18 mois, il perd son père, et sa mère devient une figure dominante dans sa vie, imprimant en lui un sentiment profond de piété et de respect pour les valeurs familiales.

Après des études secondaires, Mauriac s'inscrit à la faculté des lettres de Bordeaux, puis monte à Paris pour étudier à l'École des Chartes. Il abandonne toutefois ces études pour se consacrer à l'écriture, influencé par les auteurs catholiques et les écrivains symbolistes de son époque, notamment Charles Péguy et Paul Claudel. Sa foi catholique, associée à ses observations de la société bourgeoise, devient la matrice de ses écrits et de sa pensée. En 1909, il publie son premier recueil de poèmes, Les Mains jointes, qui reçoit un accueil favorable dans les cercles littéraires. Encouragé par ce succès, il se tourne vers le roman. L'Enfant chargé de chaînes, publié en 1913, et La Robe prétexte (1914) révèlent déjà les thématiques de la famille et du conflit intérieur qui deviendront centrales dans ses oeuvres ultérieures.

Pendant la Première Guerre mondiale, Mauriac, exempté du service militaire en raison de sa faible constitution, travaille pour la Croix-Rouge. Cette période marque un tournant dans sa vie et son oeuvre, car elle lui permet d'approfondir sa réflexion sur la souffrance humaine, le sacrifice et la foi. Le véritable succès de Mauriac arrive dans les années 1920, avec la publication de Le Baiser au lépreux (1922). Ce roman, qui décrit le mariage malheureux d'un jeune homme défiguré avec une femme indifférente, explore les thèmes de la solitude, de l'amour impossible, et du salut. Ce livre, en abordant la souffrance et le renoncement, touche un large public et marque le début de la célébrité de Mauriac. Suivront, notamment :

• Thérèse Desqueyroux (1927). - Ce roman, l'un de ses plus célèbres, raconte l'histoire de Thérèse, une femme qui tente d'empoisonner son mari et est ensuite condamnée à une vie de solitude. Le personnage de Thérèse, complexe et ambigu, incarne la révolte contre les contraintes de la société et de la religion. Mauriac y dépeint une critique acerbe de la bourgeoisie provinciale, tout en explorant le thème du mal intérieur. Thérèse Desqueyroux devient un personnage iconique de la littérature française.

• Le Noeud de vipères (1932). - Dans ce roman, Mauriac raconte l'histoire d'un vieil homme acariâtre, en proie à une haine violente envers sa famille. Ce roman, écrit sous forme de lettre, explore la jalousie, l'avarice et la haine, tout en posant la question de la rédemption. Le Nœud de vipères est considéré comme l'un de ses chefs-d'œuvre et montre l'acuité de Mauriac pour sonder les passions humaines.

• La Fin de la nuit (1935). - Suite de Thérèse Desqueyroux, ce roman revient sur la vie de Thérèse après sa libération. Marqué par une atmosphère sombre et mélancolique, le récit montre la quête de paix intérieure de Thérèse, avec des thèmes de rédemption et de solitude qui deviennent des aspects récurrents de l'œuvre de Mauriac.

En plus de son travail d'écrivain, Mauriac se fait connaître pour ses prises de position politiques et ses écrits journalistiques. Durant les années 1930, il s'engage contre le fascisme et milite pour des valeurs démocratiques, rejoignant les intellectuels catholiques et les mouvements antifascistes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il soutient activement la Résistance et écrit des articles dénonçant le régime de Vichy. Après la guerre, il poursuit son engagement en tant qu'éditorialiste au journal Le Figaro et, plus tard, au journal L'Express, où il tient une chronique intitulée Bloc-notes jusqu'en 1970. Dans ses écrits, il défend les droits humains, critique le colonialisme, et prend des positions courageuses contre la torture durant la guerre d'Algérie. Ce journalisme militant lui vaut des critiques, mais aussi le respect pour son intégrité et sa constance.

En 1952, François Mauriac reçoit le prix Nobel de littérature pour son "profondement touchant" portrait de la condition humaine et pour son "implacable" recherche de la vérité. Cette reconnaissance internationale couronne son talent pour analyser les conflits intérieurs, sa capacité à représenter la complexité des passions humaines et son engagement moral et social.

La vie privĂ©e de Mauriac a Ă©tĂ© marquĂ©e par sa foi catholique et son attachement Ă  sa famille. MariĂ© Ă  Jeanne Lafon en 1913, avec qui il a eu quatre enfants, Mauriac est restĂ© un catholique dĂ©vouĂ©, mĂŞme si ses oeuvres montrent parfois une relation conflictuelle avec la religion. Ses romans dĂ©peignent les tourments de la foi et le mal qui habite l'homme, tĂ©moignant d'une conception de la grâce et de la rĂ©demption qui imprègne profondĂ©ment son Ă©criture. MalgrĂ© ses critiques acerbes de la bourgeoisie et des hypocrisies religieuses, Mauriac est donc restĂ© attachĂ© aux valeurs chrĂ©tiennes et a tentĂ© dans ses Ĺ“uvres, de trouver un Ă©quilibre entre le jugement moral et la comprĂ©hension de la faiblesse humaine. Cette ambivalence lui a permis  de se dĂ©marquer comme un Ă©crivain authentique, sincère, qui refuse de simplifier la complexitĂ© morale de ses personnages. Dans ses dernières annĂ©es, François Mauriac s'est consacrĂ© davantage Ă  au journalisme et Ă  la publication de mĂ©moires et de rĂ©flexions personnelles, comme MĂ©moires intĂ©rieurs (1959), oĂą il Ă©voque sa foi, ses combats littĂ©raires et politiques. Jusqu'Ă  sa mort en 1970, il demeure une figure respectĂ©e et influente de la vie intellectuelle française.

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