| Abou Abdallah Ibn Malik est un des principaux grammairiens arabes. Il est né à Jaen (Espagne) en 1203 et mort en 1273. Il quitta son pays natal de bonne heure et alla enseigner la grammaire et la philologie arabes en Syrie, ou sa science ne tarda pas à le faire remarquer. Venu d'abord à Alep, il se rendit ensuite à Hania et se fixa finalement à Damas, Il eut parmi ses disciples le célèbre Nawawi, et fut très lié avec Ibn Khallikan. Il fit un court voyage en Egypte. L'ouvrage qui a établi sa réputation est l'Alfiyya (le poème aux mille vers), renfermant toutes les règles de la grammaire arabe, abrégé de la Kâfya du même auteur, qui comptait trois mille vers. La concision avec laquelle les règles sont formulées, ainsi que l'élégance de la forme, ont donné une grande vogue à ce poème didactique partout où l'arabe est étudié, et l'ont mis au-dessus de tous les traités similaires. Mais la recherche de la concision y cause une obscurité souvent inintelligible qui a suscité de nombreux commentaires; ceux de Makoudi, Ibn Akil, Al-Ochmôuni, Sabbân, Sadjâi, Khâlid al-Azhari, Soyouti ont été imprimés au Caire. Djirdjaoui et Al-Aini ont rédigé des explications sur les vers cités comme exemples (chawâhid) par les commentateurs, qui ont également paru au Caire. Ibn Mâlik a encore laissé plusieurs autres traités grammaticaux et lexicographiques, tels que le Tashîl al-Fawâid, la Lâmiyyat al-Afâl; ce dernier, consacré à l'étude du verbe, a souvent été imprimé avec le commentaire de Badr al-Din, fils de l'auteur (éd. Volck, Leipzig, 1866). L'Alfiyya a été imprimé un grand nombre de fois en Orient. S. De Sacy en a donné une édition avec notes en français (Paris, 1833); Dieterici a édité le teste arabe avec le commentaire d'Ibn Akil (Leipzig, 1851) et publié la traduction allemande de ce commentaire (Berlin, 1852) ; Goguyer a fait imprimer avec traduction en français et notes, le texte de l'Alfiyya et de la Lâmiyya (Beyrouth, 1888). (L. Leriche). | |
| Abou Abdallah Malik ibn Anas est l'un des quatre principaux docteurs (imâm) sunnites, surnommé le Docteur de Médine, chef du rite malékite (Les branches de l'Islam), d'origine yéménite, né en 93 de l'hégire, sous le califat d'Haroun er-Rachid, mort à Médine en 179 (796 ap. J.-C.). Après avoir suivi les leçons des principaux maîtres du Hidjâz, il commença à enseigner dès l'âge de dix-sept ans, avec un grand succès; il se consacra à l'étude des Traditions du Prophète qu'il soumit à une critique sévère. Il compta parmi ses disciples le célèbre imâm Al-Châfiyi. Il a laissé un choix des Traditions prophétiques, qui porte le nom de Al-Mouwatta (l'aplani). Cet ouvrage, un des plus anciens de ce genre, jouit d'une grande estime; malheureusement, il ne renferme guère que des traditions relatives aux rites religieux et à la jurisprudence, laissant de côté ce qui touche à l'histoire. Ce livre a été imprimé à Tunis et en Inde; un commentaire en 4 volumes par Zorkani en a paru au Caire. La doctrine de Mâlik domina en Espagne et au Maghreb. Aujourd'hui elle est la seule existante au Maroc, et aussi la plus suivie en Algérie. En Orient, même à Médine, les Malékites sont rares. Les règles de la jurisprudence malékite ont été codifiées par Khalil Ibn Ishâq (mort en 1374), dans son Mokhtasar (Précis), dont la Société asiatique de Paris a publié le texte et dont Perron a donné en français la traduction avec un commentaire développé. (L. Leriche). |