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Louis XVIII

Louis XVIII, frère de Louis XVI, né en 1755 mort en 1824, porta jusqu'en 1795 les titres de Monsieur et de Comte de Provence et prit pendant son exil celui de Comte de Lille. Il fit d'abord de l'opposition, soit dans l'Assemblée des Notables, soit aux États généraux, et vota pour que le Tiers-État envoyât aux États généraux autant de membres que les deux autres ordres réunis; mais, à la vue des premiers excès, il se prononça pour la contre-révolution et fut même accusé d'avoir suscité le complot de Favras; il émigra le 20 juin 1791, peu d'instants après le départ de Louis XVI pour Montmédy. Plus heureux que son frère, il atteignit Bruxelles, d'où il provoqua la déclaration du Congrès de Pilnitz. L'année suivante (1792), il vint, à la tête de 6000 hommes, se réunir à l'armée prussienne qui marchait sur la France; mais la défaite de Valmy détruisit ses espérances. 

Après la mort du dauphin (Louis XVII), le comte de Provence prit le titre de roi sous le nom de Louis XVIII (1795); il fut reconnu comme tel par les puissances étrangères. L'armée de Condé, dans les rangs de laquelle il s'était réfugié, ayant été repoussée, il chercha successivement un asile à Vérone, à Blankenbourg (Brunswick), puis à Mitau (Courlande), à Varsovie, ne cessant d'entretenir des relations avec les royalistes restés en France et cherchant à gagner les hommes les plus influents (Pichegru, Moreau, Barras); il repoussa énergiquement de Varsovie des propositions qui avaient pour but de le déterminer à renoncer à ses prétentions, 1803. En 1807 il se rendit en Angleterre; il séjourna à Hartwell de 1811 jusqu'aux événements de 1814. 

Appelé au trône par le Sénat sous la pression de l'étranger après la chute de Napoléon, il rentra en France le 24 avril 1814, et data de la XIXe année de son règne. A son avènement il donna une Charte constitutionnelle (4 juin), qui lui concilia d'abord les esprits, mais bientôt les exigences et les excès des ultra-royalistes et du clergé le rendirent impopulaire et amenèrent le retour de Napoléon (mars 1815) : il s'éloigna précipitamment et se retira à Gand; après la bataille de Waterloo il rentra de nouveau en France (juillet 1815). Son retour fut signalé par de sanglantes exécutions et par d'odieux assassinats (Ney, Labédoyère, Brune, Ramel, etc.); les royalistes qui remplissaient la Chambre introuvable se portèrent à de tels excès que le roi se vit forcé lui-même de dissoudre cette chambre (1816). 
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Louis XVIII.
Louis XVIII. (Buste par Achille Valois, crypte de la basilique Saint-Denis).
 © Photo : Serge Jodra, 2011.

Ce prince allégea autant qu'il le put les charges imposées par l'occupation : il obtint, par l'influence du duc de Richelieu, son premier ministre, la retraite des troupes étrangères avant l'époque stipulée. Son règne ne fut guère rempli que par des discussions parlementaires qui eurent pour effet d'asseoir en France le gouvernement constitutionnel; le seul événement militaire qui ait eu lieu est l'expédition d'Espagne, faite en 1823, dans le but de replacer Ferdinand VII sur son trône, et commandée par le neveu du roi, le duc d'Angoulême

Louis XVIII était un prince éclairé, assez favorable aux idées libérales; mais il eut sans cesse à lutter contre le parti des émigrés, à la tête duquel était son propre frère; il se trouva par là conduit à suivre une politique de bascule : le ministre qui répondait. le mieux à ses sentiments personnels était De Cazes. Ce prince avait de l'esprit; il aimait les lettres : il appréciait surtout Horace; il patronna la publication des Classiques latins de Lemaire; il fonda l'École des Chartes, mais il supprima l'École Normale. Il ne laissa pas d'enfants et eut pour successeur son frère Charles X. Louis XVIII avait été surnommé par les royalistes Louis le Désiré.

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Dictionnaire biographique
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