Claude Simon

Après la mort de son père pendant la Première Guerre mondiale, Claude Simon vient en France avec sa mère, originaire du Roussillon. Il est alors est alors élevé par celle-ci et sa tante dans le sud de la France. Il fait ses études à Perpignan et ensuite à Paris, au collège Stanislas, puis poursuit des études d'art et d'histoire de l'art à Paris et à Oxford. Il étudie également la peinture à l'Académie Julian à Paris. En 1939, Claude Simon est mobilisé et participe à la bataille de France. Claude Simon  est fait prisonnier en juin 1940, mais parvient à s'évader et rejoint la Résistance dans le sud de la France. Claude Simon se mariera deux fois. Son premier mariage avec Yvonne Vernier, en 1941, se termine par un divorce. En 1978, il épousera Monique Nathan.

Après la guerre, il se consacre pleinement à l'écriture. Son premier roman, Le Tricheur, est publié en 1945, mais c'est avec La Route des Flandres (1960) qu'il obtient une reconnaissance critique importante. Ce roman, qui se base en partie sur ses expériences pendant la Seconde Guerre mondiale, est considéré comme l'un de ses chefs-d'oeuvre.

• Le Tricheur (1945). -  Son premier roman, qui annonce déjà son style unique et expérimental, raconte l'histoire d'un jeune homme nommé Victor, marqué par la perte de sa mère et son incapacité à trouver un sens à la vie. Ce roman explore la quête d'identité et de sens de Victor à travers diverses expériences et relations, souvent marquées par la désillusion.

• La Route des Flandres (1960). - Ce roman raconte l'expérience d'un officier de cavalerie français, Georges, durant la Seconde Guerre mondiale, plus précisément pendant la débâcle de l'armée française en 1940 lors de la campagne de France. Le récit, fragmenté et non linéaire, reflète la confusion et le chaos de la guerre. L'influence de Proust et de Joyce transparait dans la structure narrative.

• L'Herbe (1958). - Ce roman se déroule dans un cadre rural et suit les pensées et les souvenirs de différents personnages, en particulier ceux de Louise, une femme qui retourne dans sa maison d'enfance après la mort de son mari. Le roman analyse les relations familiales, les souvenirs et les paysages de la campagne française. Il tourne autour de la mémoire, le passé et ses répercussions sur le présent, le rapport entre l'individu et son environnement.

• La Bataille de Pharsale (1969). - Ce roman tire son titre de la célèbre bataille de Pharsale (48 av. JC) où Jules César a vaincu Pompée. Cependant, l'oeuvre ne se limite pas à une simple reconstitution historique. Claude Simon juxtapose cette bataille antique avec des scènes contemporaines, des souvenirs personnels et des réflexions sur la guerre en général. Le narrateur, à travers une série de fragments et de récits discontinus, établit des parallèles entre différentes époques et conflits. Une fois de plus présents : la guerre et la violence, la mémoire et l'histoire, la fragmentation de l'expérience humaine, le chaos et l'ordre.

 â€¢ Les Géorgiques (1981). - Une autre  réflexion sur la guerre, la révolution et la mémoire historique. Le roman - l'un des plus remarquables de son auteur - tisse ensemble plusieurs histoires situées à différentes époques : la vie d'un ancêtre de Simon pendant la Révolution française, les souvenirs d'un colonel de l'armée française durant la Guerre civile espagnole, et les propres expériences de Simon pendant la Seconde Guerre mondiale. Le titre fait référence aux poèmes de Virgile sur l'agriculture. L'oeuvre s'appuie sur les cycles de la nature, de la guerre et de la vie humaine.

• Le Jardin des Plantes (1997). - Dans ce roman, Claude Simon revisite ses thèmes de prédilection en utilisant toujours une structure fragmentaire et non linéaire. Le titre fait référence au Jardin des Plantes de Paris, un lieu de promenade et de réflexion. Le roman alterne entre des souvenirs personnels, des réflexions sur l'histoire et la culture, et des descriptions du Jardin des Plantes. Simon mêle des éléments autobiographiques avec des réflexions philosophiques et des observations sur la nature et la société. Une méditation sur la vie et la mort.