|
La
région de l'actuel Bangladesh faisait partie des anciens empires
et royaumes indiens, tels que l'Empire Maurya (322-185 av. JC) et l'Empire
Gupta (320-550 ap. JC). La région était connue pour son commerce prospère
et sa culture florissante.
Entre le VIIe
et le XIIIe siècle, le Bengale,
qui comprend l'actuel Bangladesh et l'État indien du Bengale occidental,
voit l'émergence de dynasties hindoues et bouddhistes, notamment les Pala
(750-1174) et les Chola (IXe-XIIIe
siècles). A partir du XIIe siècle, la
région est progressivement islamisée avec l'arrivée des dynasties musulmanes.
Les Sultans de Delhi et les Sultans du Bengale
(1352-1576) règnent sur la région, faisant de Dhaka une importante cité.
Le Bengale devient
une province clé de l'Empire moghol (1576-1757), sous Akbar le Grand et
ses successeurs. La région prospère économiquement et culturellement.
La bataille de Plassey (1757) marque le début de la domination britannique
en Inde. Le Bengale tombe sous contrôle de la Compagnie britannique des
Indes orientales. Après la révolte de 1857, la couronne britannique prend
le contrôle direct de l'Inde, dont le Bengale
fait partie.
La Partition de l'Inde
en 1947 conduit à la création du Pakistan
et de l'Inde. Le Bengale est divisé en deux : le Bengale occidental (Inde)
et le Pakistan oriental (Bangladesh). Cette division cause des tensions
religieuses et ethniques. Le Mouvement pour la langue bengalie éclate
au Pakistan oriental en 1952. Les manifestations réclament la reconnaissance
du bengali comme langue officielle du Pakistan
sont violemment réprimées. Dans les années 1960, le mécontentement
croît au Pakistan oriental en raison de la domination politique et économique
de l'élite du Pakistan occidental. Sheikh Mujibur Rahman et la Ligue Awami
(Awami Ligue, AL) deviennent les moteurs du mouvement d'autonomie.
Après des années
de tensions, la situation dégénère. Le 25 mars 1971, l'armée pakistanaise
lance l'opération Searchlight, une campagne de répression brutale au
Pakistan oriental. Le lendemain, Sheikh Mujibur Rahman déclare l'indépendance
du Bangladesh. La guerre de libération du Bangladesh commence. Elle va
être marquée par des atrocités massives et un exode de réfugiés vers
l'Inde. Les forces bangladaises et indiennes vainquent l'armée pakistanaise
en écembre 1971. Le Bangladesh est officiellement reconnu comme un État
indépendant.
Sheikh Mujibur Rahman
devient en 1972 le premier Premier ministre du Bangladesh. Le pays adopte
une constitution démocratique et socialiste. En 1975, Mujibur Rahman est
assassiné lors d'un coup d'État militaire. S'ensuivent des années d'instabilité
politique et de régimes militaires. Le général Hussain Muhammad Ershad
dirige le pays après un coup d'État jusqu'en 1990. Son régime est marqué
par des tentatives de réforme économique et par la répression politique.
Il faut attendre 1991 pour assiter au re retour à la démocratie
parlementaire avec l'élection de Khaleda Zia du Parti nationaliste du
Bangladesh (BNP) comme Première ministre. Depuis, le PNB et l'AL ont alterné
au pouvoir.
Sheikh Hasina, la
fille de Mujibur Rahman, devient Première ministre avec la Ligue Awami
entre 1996 et 2001, date à laquelle Khaleda Zia reprend le pouvoir. La
période est marquée par des tensions politiques et des accusations de
corruption. Un régime intérimaire d'urgence soutenu par l'armée interrompt
alors brièvement le cours démocratique et suspend les élections législatives
prévues pour janvier 2007 dans le but de réformer le système politique
et d'éradiquer la corruption. Ces élections on finalement lieu en 2008.
La Ligue Awami, dirigée
par Sheikh Hasina, sort victorieuse du scrutin. Le tribunal international
des crimes au Bangladesh condamne en 2013 plusieurs dirigeants du parti
Jamaat-e-Islami pour des crimes de guerre commis lors de la guerre de libération
de 1971. Les condamnations provoquent des tensions et des violences. En
janvier 2014, après que le BNP ait boycotté le scrutin, l'AL a remporté
une nouvelle fois les élections nationales avec une majorité écrasante.
Le mandat de Hasina en tant que premier ministre a ainsi été prolongé,
mais l''abstention massive et les violences électorales soulèvent des
questions sur la légitimité des résultats.
En 2017, une crise
humanitaire éclate lorsque des centaines de milliers de Rohingyas fuient
la violence en Birmanie et se réfugient
au Bangladesh. Le pays accueille plus d'un million de réfugiés, principalement
dans des camps surpeuplés à Cox's Bazar, ce qui des défis humanitaires
et logistiques considérables.
En décembre 2018,
Hasina remporte un troisième mandat consécutif (quatrième au total)
dans des élections à l'issue desquelle la coalition AL obtient
96 % des sièges disponibles, au milieu de nombreuses allégations d'irrégularités
électorales. Son gouvernement est critiqué pour sa répression de l'opposition
politique, des médias et des militants des droits humains. Des allégations
de violations des droits humains, parmi
lesquelles des disparitions forcées et des détentions arbitraires, persistent.
Le 5 août 2024, à la suite de plusieurs
semaines de manifestations antigouvernementales de grande ampleur, au cours
desquelles 300 personnes sont mortes, la Hasina
a pris la fuite en Inde, tandis que l'armée annoçait
la création d'un gouvernement intérimaire dont la direction a été confié,
le 8 août, à Muhammad Yunus, un prix Nobel d'économie. |
|