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Avant
l'arrivée des Européens, Aruba était habitée principalement
par des Arawaks de la culture CaquetÃo. Ces premiers habitants sont arrivés
de la région de l'actuel Venezuela et
se sont installés sur l'île vers l'an 1000 de notre ère. Ils vivaient
de l'agriculture, de la pêche et de la chasse. Ils ont laissé derrière
eux notamment des pétroglyphes que l'on peut encore voir dans certaines
grottes de l'île.
Le premier Européen
à atteindre Aruba fut probablement Alonso de Ojeda,
un explorateur espagnol, en 1499. Il a revendiqué l'île pour la Couronne
espagnole. Comme Aruba, ainsi que les îles voisines de Bonaire
et Curaçao,
ne possédait pas de ressources en or ou en argent, les Espagnols
l'ont surnommée l'une des îles inutiles. Cependant, ils ont utilisé
l'île pour l'élevage de bétail et ont asservi la population amérindienne
pour travailler dans les mines d'or du Venezuela continental. Aruba reste
sous domination espagnole pendant près de 137 ans, mais elle n'a jamais
eu de grande colonie espagnole permanente, en raison de son manque de ressources
précieuses et de son climat aride, qui rendait l'agriculture difficile.
En 1636, au milieu
des guerres entre l'Espagne et les Pays-Bas,
les Néerlandais prennent le contrôle d'Aruba, ainsi que de ses voisines
Bonaire et Curaçao. Cette conquête fait partie des efforts de la Compagnie
néerlandaise des Indes occidentales pour établir une domination sur les
routes commerciales dans les Caraïbes et exploiter les ressources économiques
de la région. Sous la domination néerlandaise, Aruba était principalement
utilisée comme poste de commerce et pour l'élevage. Contrairement Ã
Curaçao, qui est devenu un centre du commerce d'esclaves,
Aruba n'a pas connu un développement économique basé sur l'esclavage
à grande échelle, en raison de son aridité qui limitait les possibilités
agricoles. Cependant, elle restait une possession stratégique dans la
région.
Au cours des guerres
napoléoniennes à la fin du XVIIIe et
au début du XIXe siècle, les Britanniques
occupèrent Aruba à deux reprises : de 1799 à 1802, puis de 1805 à 1816.
Cette occupation faisait partie d'une stratégie britannique plus large
visant à contrôler les territoires coloniaux néerlandais pendant que
les Pays-Bas étaient sous contrôle français. En 1816, Aruba fut rendue
aux Pays-Bas en vertu du traité de Paris. L'île demeura sous contrôle
néerlandais, et la population amérindienne, bien que largement décimée
par les maladies et l'exploitation, commença à se mélanger avec les
Européens et les Africains. La situation économique d'Aruba change
à la fin du XIXe siècle avec la découverte
de gisements d'or en 1824. Cette découverte provoqua un mini-boom économique,
et l'île devint un centre d'extraction aurifère pour un temps. Mais
l'industrie minière de l'or s'épuisa au début du XXe
siècle.
Le véritable tournant
pour l'économie d'Aruba arriva dans les années 1920 avec le développement
de l'industrie pétrolière. En 1924, la Standard Oil Company du New Jersey
a ouvert la raffinerie Lago Oil & Transport Company à San Nicolas,
à Aruba, pour raffiner le pétrole brut extrait du Venezuela voisin. Cette
raffinerie devint rapidement l'une des plus grandes au monde et transforma
l'économie arubaise, entraînant une période de prospérité et d'immigration.
La population augmenta avec l'arrivée de travailleurs venus de partout
dans les Caraïbes et du monde entier. L'industrie pétrolière joua un
rôle central dans l'économie d'Aruba tout au long du XXe
siècle,
notamment pendant la Seconde Guerre
mondiale, lorsque les raffineries d'Aruba fournissaient une grande
partie du carburant nécessaire aux Alliés. L'île devint une cible pour
les sous-marins allemands, qui attaquèrent plusieurs navires pétroliers
près de ses côtes.
Durant la majeure
partie de son histoire, Aruba faisait partie d'une entité administrative
plus grande appelée les Antilles
néerlandaises, qui regroupait plusieurs îles des Caraïbes sous une
seule administration coloniale néerlandaise. Cependant, en 1948, les premières
revendications pour l'autonomie furent formulées par des dirigeants locaux,
et en 1954, Aruba obtint une autonomie limitée dans le cadre de l'union
des Antilles néerlandaises, grâce à la signature du Statut du Royaume
des Pays-Bas, qui accordait plus de droits politiques aux îles sous
domination néerlandaise. Cependant, les Arubais voulaient une autonomie
plus grande, distincte des autres îles des Antilles néerlandaises, en
raison de leur identité culturelle unique et de leurs différences économiques.
Cette revendication prit de l'ampleur sous la direction de Betico Croes,
une figure politique charismatique qui devint le principal défenseur de
la séparation d'Aruba des autres îles.
En 1986, après des
décennies de pression politique, Aruba obtint finalement un statut Ã
part au sein du Royaume des Pays-Bas, se séparant des Antilles néerlandaises.
Aruba est alors devenue un territoire autonome au sein du Royaume des Pays-Bas,
avec son propre parlement et gouvernement, tout en laissant les affaires
de défense et de relations étrangères aux Pays-Bas. Le projet initial
d'Aruba était de devenir complètement indépendante en 1996, mais en
raison de l'instabilité politique et économique dans la région, l'indépendance
complète a été reportée indéfiniment en 1990, laissant l'île dans
une relation politique stable avec les Pays-Bas.
Depuis la fermeture
de la raffinerie de pétrole en 1985, Aruba a réorienté son économie
vers le tourisme, devenant l'une des destinations les plus prisées des
Caraïbes. Ses plages de sable blanc, son climat sec et ensoleillé, et
son ambiance multiculturelle ont fait de l'île une destination touristique
très attractive, en particulier pour les visiteurs d'Amérique du Nord
et d'Europe. Aujourd'hui, Aruba est une île prospère avec une économie
largement tournée vers le tourisme et les services. |
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