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Aristide Briand

Aristide Briand, est un homme politique français, né le 28 mars 1862 à Nantes dans une famille modeste, et mort le 7 mars 1932 à Paris. Il fait des études de droit à Paris devient avocat, mais préfère rapidement le journalisme et la politique et son engagement dans le mouvement socialiste le détourne rapidement du barreau. Il collabore à divers journaux et fonde en 1891, avec Jean Jaurès, le journal socialiste La Petite République, où il défend des positions socialistes révolutionnaires. Son éloquence et sa plume acérée le font remarquer et il devient une figure montante du socialisme français.

Briand entre en politique activement et se fait élire député de la Loire en 1902, sous une étiquette socialiste. Cependant, son socialisme évoluae rapidement vers un réformisme pragmatique. Au gouvernement d'Émile Combes en 1902 en tant que rapporteur de la loi sur les congrégations religieuses, ilse fait connaître pour son engagement en faveur de la laïcité et joue un rôle clé dans la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905, puis est nommé ministre de l'Instruction publique et des Cultes en 1906 dans le cabinet Sarrien. 

Briand occupe ensuite de nombreux postes ministériels, témoignant de sa stature politique grandissante et de son habileté à naviguer dans les complexités de la vie parlementaire. Il est plusieurs fois ministre de la Justice, ministre de l'Intérieur, et surtout, il devient président du Conseil, c'est-à-dire Premier ministre, à onze reprises entre 1909 et 1929. Cette longévité et cette fréquence à la tête du gouvernement sont exceptionnelles dans l'histoire de la Troisième République. Il traverse ainsi les crises et les bouleversements de la Belle Époque, de la Première Guerre mondiale et de l'entre-deux-guerres, s'adaptant aux circonstances et modifiant parfois ses positions politiques.

Pendant la Première Guerre mondiale, Briand joue un rôle politique important, notamment en tant que président du Conseil de 1915 à 1917. Il s'efforce de maintenir l'unité nationale et de soutenir l'effort de guerre. Après le conflit, il joue un rôle majeur dans la reconstruction européenne et devient l'un des principaux artisans de la politique de réconciliation avec l'Allemagne. Il défend la coopération internationale et est l'un des initiateurs du pacte Briand-Kellogg de 1928, qui condamne la guerre comme instrument de politique nationale. Il occupera le poste de ministre des Affaires étrangères à de nombreuses reprises dans les années 1920, et c'est dans ce rôle qu'il laissa une empreinte indélébile.

Conscient des dangers des rancÅ“urs et des tensions persistantes, il oeuvre avec son homologue allemand Gustav Stresemann pour établir un dialogue et une coopération entre les deux pays. Cette politique culmine avec les accords de Locarno en 1925, qui garantissaient les frontières occidentales de l'Allemagne et ouvraient la voie à une détente européenne. Pour son action en faveur de la paix et de la coopération internationale, Aristide Briand reçoit le prix Nobel de la paix en 1926, conjointement avec Gustav Stresemann. Il est également un fervent partisan de la Société des Nations (SDN), organisation internationale créée après la Première Guerre mondiale pour maintenir la paix et la sécurité collective. Il y défend avec conviction l'idée d'une Europe unie et pacifique  et propose même une forme de fédération européenne..

Malgré ses succès en politique étrangère, Briand est confronté à des difficultés croissantes en politique intérieure, notamment en raison de l'instabilité gouvernementale et des problèmes économiques des années 1930. Son étoile politique commence à pâlir dans les dernières années de sa vie. Il meurt en 1932, laissant derrière lui l'image d'un grand homme d'État, d'un orateur talentueux, d'un artisan de la paix et d'une figure emblématique de la Troisième République. 

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Dictionnaire biographique
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