| Saint Boniface Ier est le 44e, pape (418 - octobre 422). Il était romain, fils d'un prêtre. Les faits relatifs à sa nomination tiennent une place importante dans l'histoire des élections des papes. Zosime, son prédécesseur, était mort le 26 décembre 418; deux jours après, Boniface fut élu évêque par la majorité du clergé et du peuple, il fut consacré le lendemain dans l'église de Saint-Marcellus. Mais auparavant une autre partie du clergé et du peuple avait élu l'archidiacre Eulalius; ils le proclamèrent lorsqu'on enterra Zosime. Le préfet de Rome, Symmaque, semble avoir tenu compte de cette priorité; adressa à l'empereur Honorius un rapport favorable à Eulalius. L'empereur décida en conséquence et ordonna à Boniface de quitter la ville. Le clergé de son parti ayant adressé à l'empereur une pétition pour obtenir l'annulation de ce décret, Honorius soumit la cause à un concile d'évêques qu'il convoqua à Ravenne. Le concile se réunit, mais se sépara sans avoir rendu de décision. Pâques approchant, l'empereur commit l'évêque de Spolète pour présider aux fêtes à Rome. Cependant Eulalius, impatienté, revint dans la ville, malgré le préfet. Celui-ci se plaignit à l'empereur qui jugea qu'Eulalius s'était condamné lui-même par sa conduite et ordonna que Boniface, en récompense de sa modération, fut admis dans la ville et reconnu comme évêque. Pour prévenir, après sa mort, le renouvellement des compétitions qui. venaient de se produire, Boniface sollicita et obtint un rescrit impérial prescrivant qu'en cas de double élection, aucun des rivaux ne serait évêque, mais que le peuple et le clergé procéderaient à une nouvelle élection. Dans les agitations provoquées par le pélagianisme, Boniface prit résolument parti pour la personne et la doctrine de Saint Augustin, qui lui dédia ses Quatuor libri contra duas epistolas Pelagianorum. Gardien vigilant de la discipline, il insista pour que Maxime, évêque de Valence, fût mis en jugement devant les évêques des Gaules. Pour sauvegarder, conformément au concile de Nicée, la supré matie des métropolitains, il retira à l'évêque d'Arles la juridiction qui lui avait été attribuée par le pape précédent. Poursuivant la politique de Siricius et d'Innocent, il soutint énergiquement les prétentions du patriarchat de Rome à la suprématie sur l'Illyrie orientale. Des lettres et des constitutions sont attribuées à ce pape ; quelques-unes des lettres sont peut-être authentiques, mais la plupart des autres et les constitutions sont évidemment supposées. On rapporte qu'après la mort de Boniface, le clergé offrit le siège épiscopal à Eulalius qui, cette fois, le refusa. Il mourut un an après. (E.-H. Vollet). | |