Bituit

Vers l'an 121, lesAllobrogess, en guerre avec les Romains, demandèrent assistance aux Arvernes, dont ils étaient les clients. Bituitus se mit à la tête d'une armée de 200,000 hommes, s'il faut en croire Strabon; à la vue de l'armée romaine qui comptait à peine 30,000 combattants, il aurait dit qu'il n'y avait pas là de quoi nourrir ses chiens.

Il passa le Rhône près de son confluent avec l'Isère sur deux ponts, dont l'un, fait de bateaux, sur lesquels il avait fait placer un plancher attaché avec de grosses chaînes. 

Après avoir fait défiler ses troupes, il marcha contre le consul Q. Fabius Maximus. Les Gaulois défaits, dans un combat sanglant, prirent la fuite en désordre; l'un des ponts rompit et ceux qui avaient échappé au carnage des Romains, se noyèrent dans le Rhône. 

Valère Maxime raconte qu'après sa défaite, Bituitus s'était rendu avec confiance dans le camp de Cn. Domitius qui l'avait invité à venir traiter avec lui de la paix, et qu'arrêté traîtreusement, il fut envoyé par mer à Rome. Le Sénat, tout en n'approuvant pas la perfidie qui déshonora Domitius, retint le roi aulois et le relégua dans la ville d'Albe, et fit venir à Rome son fils Congentiac, sous prétexte de lui faire donner une éducation digne de lui. 

Pour relever la pompe du triomphe de Fabius et de Domitius, Bituitus dut y paraître assis sur le char plaqué d'argent, sur lequel il avait combattu à la bataille de l'Isère, et revêtir les armes émaillées qu'il portait le jour de sa défaite. (L. W.).