| Les Allobroges (Allobrogi) sont un peuple celtique qui était, d'après Tite-Live, l'un des plus puissants de la Gaule; à l'époque de César, il s'étendait depuis le lac Léman jusqu'au confluent de l'Isère et du Rhône; les villes principales étaient Vienne, Genève et Grenoble (Cularo); parmi les peuples de sa clientèle, nous citerons les Centrones, les Veragri, les Nantuates, les Euganei, les Seduni et les Viberi. Après la destruction par les Romains de la tribu des Salluvii, les Allobroges donnèrent asile au roi dépossédé Teutomal; attaqués à leur tour, ils s'allièrent aux Arvernes et aux Cavares. Battus d'abord près de Carpentras, par Cn. Domitius Ahenobarbus (122 av. J.-C.), ils furent définitivement vaincus en 121, par Quintus Fabius Maximus, qui reçut le surnom d'Allobrogique. Maîtres de la rive gauche du Rhône, les Romains en formèrent la province de la Gaule-Transalpine. Au siècle suivant, les Allobroges, fatigués des exactions des gouverneurs que Rome leur envoyait, donnèrent les mains à la conjuration de Catilina. L'un d'eux, Catugnat, fit même prendre les armes à ses compatriotes et battit les troupes romaines près de l'Isère (62 av. J.-C.). Depuis lors les Allobroges res tèrent alliés des Romains. Leur fidélité ne se démentit pas, même lors du soulèvement de tous les peuples gaulois contre César. Toutefois, après la mort de César, ils chassèrent de Vienne la colonie de vétérans qu'il y avait installée. A cette époque les Allobroges furent compris dans la Narbonnaise, et leur nom disparaît tout au moins des documents officiels où il est remplacé par celui de la Civitas Viennensium; la Viennoise, elle-même, fut bientôt démembrée en trois cités, celles de Grenoble, de Genève et de Vienne. (A. G.). | |