| Sebastian de Benalcazar ou Belalcazar est un aventurier espagnol, un des conquérants de l'Amérique du Sud, né à Benaocaz (Andalousie), vers 1405, mort dans le Popayan en 1550. Son père, qui était bûcheron, s'appelait Moyano, et Benalcazar tira son surnom de sa ville natale. Ayant quitté sa famille, qui était fort pauvre, il s'embarqua à Séville en 1514 sur le vaisseau qui portait en Amérique don Pedrarias, nommé gouverneur du Darien, et, à peine arrivé, se mit à courir les aventures. Il explora presque seul les solitudes de l'isthme de Panama, couvertes alors d'inextricables forêts, s'empara d'un village indien, qu'il brûla après l'avoir pillé, et fut dès lors considéré par le gouverneur comme un homme d'exécution. Divers aventuriers se groupèrent autour de lui, confiants dans son audace, et constituèrent un petite bande qui s'acquit du renom. Les Pizarro attirèrent près d'eux ce hardi compagnon et le chargèrent de diverses entreprises. A la mort d'Atahualpa, Ruminahui ayant essayé de relever le pouvoir des incas, Benalcazar fut envoyé contre lui. Il n'avait qu'une poignée d'hommes, et il est douteux qu'il eût réussi à vaincre les Indiens si ceux-ci, effrayés par une éruption du Cochabamba, ne s'étaient enfuis en désordre vers Quito, avant même de se mesurer avec la petite troupe espagnole. Benalcazar, se lançant à leur poursuite, s'empara facilement de Quito, mais les Indiens avaient enlevé ou détruit toutes les richesses que les vainqueurs croyaient y trouver. Il y laissa son lieutenant, Ampudia, qui se signala par des cruautés inouïes et se mit à la recherche de régions inconnues. On lui avait signalé comme très riche une région gouvernée par un chef appelé Popayan, et à laquelle les Espagnols donnèrent plus tard le même nom. Benalcazar y pénétra et y fonda Guayaquil, puis, ne trouvant pas l'or qu'il cherchait, il revint au Pérou et en repartit peu de temps après sur de nouvelles indications. Il s'agissait de trouver ce fameux Eldorado, où l'or était aussi commun que partout ailleurs les cailloux, où les maisons étaient couvertes de briques d'or, où les enfants jouaient dans les rues avec des palets d'or. Les récits des Indiens ne manquaient pas de précision et tous désignaient à peu près une région identique comme but aux recherches des aventuriers, car en 1535 trois corps d'armée espagnols, partis des points les plus opposés, se rencontraient, comme s'ils s'étaient donné rendez-vous, sur le territoire de ce lui fut plus tard la Nouvelle-Grenade; c'étaient la troupe de Benalcazar, venant du Pérou, celle de D. Pedro Hernandez, venant de la province de Sainte-Marthe, et celle de Nicolas Federmann, partie de Venezuela. Toutes les trois avaient surmonté les plus grandes fatigues, traversé des territoires immenses et Inconnus, et elles se trouvaient les unes en face des autres sans avoir rencontré l'Eldorado tant cherché. Benalcazar, laissant la plus grande partie de ses compagnons, retourna dans le Popayan, dont Diego Pizarro la nomma gouverneur (1538). Il se signala comme administrateur habile et il serait à l'abri de tout reproche s'il n'avait laissé son lieutenant Ampudia continuer son système d'exactions et de férocité.Après que La Gasca ait brisa la puissance de Diego Pizarro, il fut dépouillé de son titre de gouverneur; à demi ruiné, il se disposait à retourner en Europe lorsque la mort le saisit. (PL). | |