| Appien, Appianus, est un écrivain grec du IIe siècle de l'ère chrétienne, florissait sous le règne d'Antonin le Pieux. Il était né à Alexandrie; venu à Rome en qualité d'homme d'affaires, il y fut en relation avec M. Cornelius Fronton, se vit bien accueilli à la cour et obtint de la confiance de l'empereur la charge de procurateur de l'Egypte, qu'il exerça dans sa ville natale. Il est l'auteur d'une histoire romaine dont la moitié environ a péri. Elle embrassait tous les événements de Rome depuis les Rois jusqu'au temps de l'empereur Hadrien. De ce qui précède l'intervention des Romains en Espagne au IIIe siècle av. J.-C. il n'a été conservé que des fragments. Il ne nous en reste qu'un petit nombre de livres entiers (à savoir : 3 livres sur les guerres d'Espagne, d'Hannibal et de Carthage; un sur celle de Mithridate, un sur celle d'Illyrie et de Syrie, 5 livres sur les guerres civiles de Rome), et des extraits de la plupart des autres. L'histoire d'Appien a joui d'une grande autorité; elle contient d'ailleurs sur plusieurs époques de l'histoire romaine les seuls renseignements que nous possédions. La méthode d'Appien consiste à prendre les événements en les groupant par nationalités lorsqu'il s'agit des faits extérieurs, et en les rattachant à des personnalités éminentes, quand il raconte les luttes intestines. Il nous offre ainsi moins une histoire suivie, possédant une véritable unité, que des monographies détachées qu'il ne prend guère la peine de ramener à un point de vue unique. Dans le détail, Appien manque généralement de critique et d'exactitude; sa chronologie est fausse, ou incertaine; nulle mention des sources; partout une indifférence très visible pour le fond même de l'histoire, sans que d'ailleurs la forme témoigne de grandes qualités littéraires. Il paraît avoir négligé quelques-uns des ouvrages les plus remarquables de ses prédécesseurs et ne s'être attaché qu'à quelques-uns, les quittant et les reprenant à sa fantaisie, suivant la plus grande commodité du moment. L'histoire n'est guère pour lui qu'un prétexte à considérations morales, et il ne se gêne pas pour plier les faits à une morale préconçue. L'idée dominante de son oeuvre, c'est que la grandeur de Rome est le produit d'une puissance aussi mystérieuse que fatale, qui se joue des choses humaines. Le tout a été publié par Schweighzeuser, Leipzig, 1785, 3 vol. in-8, gr.-lat., et par Dübner, Didot, 1840, gr. in-8; et trad. en fr. par Seyssel, Lyon, 1544, par Odet-Desmares, Paris, 1659. Les cinq livres des guerres civiles (livres XIII-XVII) ont été trad. à part par Combes-Dounous, Paris, 1808, 3 vol. in-8. (J.-A. H.). | |