| Claude de Seyssel , né à Aix-les-Bains vers 1450, mort à Turin le 1er mai 1520. Il fut jusque vers l'âge de cinquante ans professeur de droit et d'éloquence à l'Université de Turin, consacrant ses loisirs à traduire en français les historiens grecs, dont son ami Lascaris lui avait remis la traduction latine. Quand Louis XII conquit le Milanais, le cardinal d'Amboise, apparenté avec Seyssel, le fit entrer au service de la France et nommer membre du Conseil au Parlement français établi à Milan; on le chargea aussi de diverses missions à Venise, à Turin, à Bologne. Venu en France vers 1504, nommé conseiller du roi et maître des requêtes, Soyssel remplit de nouvelles missions auprès d'Henri VII, de Maximilien, de Léon X et surtout en Suisse. Il était aussi entré dans les ordres, comme tant d'autres diplomates du temps; évêque de Laon, puis de Marseille, il continua ses fonctions diplomatiques jusqu'à la mort de Louis XII. Chargé encore par François ler d'une mission en Savoie, il se retira néanmoins à Marseille, puis devint archevêque de Turin (1517). Claude de Seyssel a beaucoup écrit : il a traduit Eusèbe de Césarée, Thucydide, Diodore de Sicile, Appien, des ouvrages de Xénophon et de Sénèque; il a fait quelques livres de théologie, par exemple une réfutation des Vaudois. Ses livres- d'histoire sont des apologies de Louis XII, surtout les Louanges du bon roi de France Louis douzième de ce nom (1508) : il y fait une série de parallèles entre Louis XII et tous les rois de France antérieurs, pour lesquels il se montre fort sévère. Son oeuvre la plus célèbre est la Grand'monarchie de France (1519), écrite quand François Ier lui demanda ses avis sur le gouvernement : il y glorifie le régime établi par Louis XII, absolu en principe et modéré dans la pratique, avec la puissance du roi limitée par trois freins ; la religion, la justice et l'ensemble des lois fondamentales. (G. Weill). | |