| Manès ou Mani, en latin Manichaeus, dont le véritable nom, suivant les témoignages occidentaux, était Corbicius ou Cubricus, fut conduit en Perse, dans sa première jeunesse, en qualité d'esclave, et acheté par une riche veuve, qui l'adopta. Devenu son héritier, il prit le nom de Manès, qui signifie vase en persan. La connaissance des livres d'un missionnaire égyptien, nommé le Scythien, et les leçons d'un certain Térébinthe, auxquelles il joignit plus tard la lecture de la Bible, l'engagèrent à fonder un système religieux, qu'il prétendit introduire dans le catholicisme. Il fut appelé, sur sa réputation de science, à la cour de Sapor ler, roi de Perse. Mais, le fils de ce prince, qu'il avait promis de guérir d'une maladie, étant mort entre ses mains, il fut mis en prison. Suivant les traditions orientales, Manès, né en Perse dans la religion des Parsis, devint chrétien et prêtre, et conçut, vers 270, la pensée de combiner le christianisme avec la doctrine de Zoroastre. Repoussé par les chrétiens et par les mages, il mena une vie errante. Bahram, roi de Perse, voulant détruire la secte dont il fut le fondateur, le condamna à être écorché vif vers 277. | |