| On appelle gonfalon ou gonfanon une grande bannière en usage au Moyen âge, et ainsi nommée parce qu'elle était ornée de plusieurs pendants appelés fanons. C'était, plus précisément, un étendard de forme rectangulaire découpé en plusieurs pièces pendantes, attaché à la partie supérieure de la haste de la lance et au-dessous du fer. Les gonfanons étaient de couleurs très variées, quelquefois ornés d'images, par exemple une croix; les armoiries n'apparaissent qu'au XIIIe siècle. Au XIIe siècle, la plupart des chevaliers avaient leur lance ornée d'un gonfanon; mais au siècle suivant le gonfanon désigne généralement la bannière carrée du chevalier banneret; les gentilshommes placés sous la conduite d'un banneret n'ayant qu'un pennon triangulaire. Cependant les textes appliquent souvent ce mot gonfanon à toute espèce d'étendard, aux bannières des chevaliers, comme aux étendards des églises, même aux bannières des processions. En France, en particulier, le gonfalon était plus spécialement une bannière d'église, qu'on arborait pour lever des troupes, et qui était portée par les avoués ou défenseurs temporels des abbayes et des églises; tous les vassaux du clergé se rangeaient sous cette bannière. Les étendards royaux se nommaient aussi gonfanons. Dans plusieurs républiques italiennes, les gonfaloniers (porteurs du gonfalon) furent longtemps des officiers de justice, ou les commandants d'un corps de troupes destiné à protéger l'exécution des lois. Dans quelques-unes même, comme à Florence avant le XIe siècle, on nommait ainsi le chef de l'État. Une confrérie, dite du Gonfanon, fut instituée à Rome en 1264 et confirmée par Clément IV en 1267; elle tirait son nom de sa bannière où était peinte l'image de la Vierge. En 1583, elle reçut la mission de racheter les captifs des mains des Musulmans. (GE / B.). | |