| Clément IV (Guido Fulcodi, Gui Foulques, Foulquois ou Foulquet) est le 188e pape. Il a été élu à Pérouse le 5 février 1265, et est mort à Viterbe le 27 ou le 29 novembre 1268. Il était né vers 1200 à Saint-Gilles-sur-le-Rhône, fils d'un chevalier nommé Foulques Legros. On a dit, non sans raison, que son histoire présente les conditions les plus diverses de la vie humaine. En effet, il fut successivement militaire, juris. consulte, secrétaire du roi Saint Louis, marié, père de famille, veuf, prêtre, chanoine, archidiacre, évêque du Puy, archevêque de Narbonne, cardinal-évêque de Sabine, enfin pape. Urbain IV, qui l'avait créé cardinal, l'envoya comme légat en Angleterre, pour soutenir Henri III contre Leicester, les évêques et les barons révoltés; mais comme l'un des principaux griefs de ceux-ci était précisément un traité fort onéreux dans lequel Henri III s'était laissé induire par le pape, au sujet du royaume de Sicile offert à Edmund, fils de ce roi, cette mission n'eut aucun succès. Le légat lança l'excommunication contre ceux qui avaient repoussé sa médiation, et l'interdit contre les villes maritimes qui s'étaient opposées à son débarquement; cette mesure ne produisit aucun effet favorable au roi. Gui Foulquois revenait en Italie lorsqu'il fut élut pape; il n'y put rentrer qu'en se déguisant en mendiant, Manfred ayant fait garder les passages. On assure qu'il déclina la nomination dont il avait été l'objet, et qu'il demanda aux cardinaux de procéder à une nouvelle élection. On prétend aussi qu'il conseilla à Louis IX de ne pas entreprendre sa croisade contre Tunis; mais il semble qu'il ne fit que désapprouver d'abord le projet de ce prince d'y participer en personne. Il ratifia la donation du royaume de Naples, faite par son prédécesseur, à Charles d'Anjou, frère de Louis IX. Pour soutenir ce prince, il fit prêcher la croisade contre ses adversaires. Lorsqu'après la défaite et la mort de Manfred, Conradin descendit en Italie pour recouvrer le royaume de ses pères, Clément l'excommunia, en l'appelant «-rejeton d'une race de vipères ». Ce jeune prince, trahi et vaincu, ayant été condamné et supplicié pour avoir porté les armes contre l'Eglise, Clément a été accusé, avec quelque vraisemblance, d'avoir consenti à la mort de celui qu'il aurait pu réclamer comme prisonnier de l'Eglise, et même d'avoir conseillé cette exécution. On dit que lors de sa légation en Angleterre, il fit remettre en liberté Roger Bacon emprisonné sur les dénonciations des moines de son ordre; mais en 1267, il repoussa le projet de réforme du calendrier proposé par Bacon, projet peu différent de celui que Grégoire XIII adopta plus tard. Martène a recueilli dans son Thesaurus novus anecdotorurn, t. II, quelques-uns des ouvrages de ce pape et plusieurs de ses lettres. (E.-H. Vollet). | |