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Etendard

On nomme étendard, d'une manière générale, le drapeau de la cavalerie; il dérive de la bannière, de la cornette et du guidon. Mais à l'origine il désigna surtout le drapeau du roi, notamment à la fin du XVe siècle et au commencement du XVIe, tandis que les drapeaux de la cavalerie étaient spécialement les guidons, les cornettes, et ceux de l'infanterie étaient les enseignes

C'est ainsi que l'étendard du roi Louis XII était jaune et rouge, chargé d'un porc-épic, tandis que l'étendard français était jaune et noir, chargé d'une petite croix noire, à peu
près comme celui des hussards de Chamboran au XVIIIe siècle. La croix blanche était cependant considérée alors en Italie comme le signe français, mais les fonds des étendards variaient extrêmement. Comme drapeau des troupes à cheval, on peut dire que l'étendard est la successeur immédiat de la bannière, le signe distinctif des compagnies soldées par le roi et combattant ordinairement sous ses couleurs et ses devises. Sous Charles VII, ces étendards semblent vermeils avec un soleil d'or; sous Charles VIII, la garde écossaise a son étendard « long d'une-toise, rouge, blanc, vert, à l'image de saint Michel, et un soleil auprès ». Sous Louis XII, ces étendards sont longs, à deux pointes, rouges et jaunes; on y retrouve le saint Michel et le soleil, avec le porc-épic couronné, emblème du roi, mais d'autres étaient carrés, rouge lie de vin, avec un soleil rayonnant d'or, etc. 

Les étendards, aux diverses périodes de l'organisation militaire de la France, suivirent les mêmes évolutions que les enseignes; leurs couleurs varièrent suivant celles des chefs de corps, sauf l'étendard du colonel général de la cavalerie - la gendarmerie demeurant toujours exceptée, car ces étendards étaient dits guidons ou même enseignes; et elle était commandée par le roi seul, qui avait son drapeau à lui, et en son absence par le connétable qui lui servait de vicaire - qui demeura blanc comme l'enseigne colonelle de l'infanterie. L'organisation de la cavalerie ayant été encore moins rapide que celle des troupes à pied, une certaine confusion subsista dans ses étendards pendant les XVIe et XVIIe siècles, et leur forme varia un peu à la fantaisie des chefs de corps dont ils portaient les couleurs. Mais, d'une manière générale, ils tendent à devenir carrés et plus petits que ceux de l'infanterie, portent des franges d'or et d'argent et rarement des cordons et des cravates. Ils sont montés sur des hampes de 6 à 8 pieds et portés par des officiers (cornettes, guidons, puis porte-étendards).

En 1635, il n'y avait qu'un seul étendard blanc dans la cavalerie : c'était celui du colonel général de cette arme, et il était porté par un cornette, dans la première compagnie du régiment appartenant au colonel général. L'étendard blanc de la gendarmerie était porté par le porte-cornette de France, et cette charge survécut à celle de connétable, lorsque cet étendard fut donné aux grenadiers à cheval de la maison du roi (1676-1776). Les troupes qui combattaient à pied ou à cheval (mousquetaires de la garde du roi au XVIIe siècle) avaient drapeaux et étendards, suivant la manière dont elles servaient; l'un était porté flottant et tenait la droite de l'autre qui restait plié. Le nombre d'étendards équivalait au nombre des compagnies d'un régiment; mais, quand une partie de celles-ci avait été supprimée, le colonel n'en gardait pas moins ses étendards, si bien qu'un régiment tombé de douze compagnies à quatre, gardait douze étendards.

Au XVIIIe siècle, les étendards différaient des drapeaux de l'infanterie en ce qu'ils étaient plus petits, frangés, ne portaient ni cravates, ni cordons, ni la croix, ni plusieurs couleurs sur une même face; ils étaient pleins, c.-à-d. d'une seule couleur, ordinairement rouge ou bleue, parfois jonquille, verte, cramoisie, même noire, et rehaussés du soleil d'or et de la devise de Louis XIV, Neo pluribus impar. Comme le roi et les officiers fournissaient les étendards aux régiments dont ils étaient propriétaires, les étendards étaient à leurs couleurs suivant les compagnies, et répondaient à celles des bandoulières, des housses, des chaperons, des fontes, des tabliers, des timbales. Des devises et emblèmes étaient brodés sur le tableau. La confusion était telle que sur 16 types d'étendards de chevau-légers on en comptait 6 blancs, 5 rouges, 1 jaune, 4 bleus. On distingua en 1786 les régiments de l'état-major général par des étendards disposés en trophées brodés aux coins des housses et sur les chaperons des fontes; leur nombre et leurs couleurs faisaient les différences. (Maurice Maindron).

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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