Mais comme le nombre des Bouddhas est infini, il s'ensuit que celui des Bodhisattvas ne l'est pas moins, car chacun d'eux peut donner naissance à un ou plusieurs Bodhisattvas. Bien plus, tout homme étant appelé à étre un jour Bouddha, doit devenir préalablement Bodhisattva. Mais comme ce degré est le plus élevé, et, celui qui touche immédiatement à la dignité de Bouddha, il faut, pour le mériter, être parvenu à la plus haute sainteté;.il faut s'être soustrait entièrement à l'influence, des erreurs et des passions, avoir coupé les noeuds qui rattachent les corps aux trois mondes, avoir franchi les trois assujettissements ou les conditions d'asoura, de brute et de damné; avoir supprimé les six classes d'erreurs, en un mot, avoir cueilli les cinq fruits de l'arbre de l'lntelligence.

Plusieurs Bodhisattvas sont venus sur la Terre pour prêcher le salut aux humains et compléter l'oeuvre des Bouddhas; on leur a élevé des temples, et souvent on les confond dans une adoration commune avec Bouddha lui-même. Tous les Dalaï-Lama du Tibet sont regardés comme une manifestation successive du Boddhisatwa  Avalôkiteçvara (XV^e siècle), le même que Padmapani. Le plus celèbre des Bodhisattvas est celui qui vivait au Sri Lanka, de l'an 376 à 332 avant notre ère, personnage célèbre, qui, outre le rôle mythologique qu'il joue parmi les divinités Bouddhiques, paraît avoir opéré comme philosophe, une révolution inlportante. C'est lui qui a sinon introduit, du moins établi le bouddhisme sur de plus larges bases dans l'île.