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Les langues germaniques
forment un branche de la famille des langues
indo-européennes. Ce groupe se partage en quatre rameaux parallèles
: l'allemand, l'anglais, les langues cimbriques (dont fait partie le néerlandais),
les langues nordiques (suédois, danois, norvégien, islandais).
Parmi les langues éteintes, on notera, proche du haut-allemand,
le gothique, qui était la langue des
Goths et qui est parvenu jusqu'à nous, grâce à
une traduction de la Bible
faite au IVe siècle de notre ère
par Ulfila, évêque de Mésie. Le bas-allemand moderne
dérive d'une forme archaïque de laquelle sont également
issus le frison, qui a persisté jusqu'à nos jours, et le
saxon, qui s'est éteint après avoir produit, d'une part,
l'anglo-saxon (devenu l'anglais moderne sous l'influence du français),
et le néerlandais.
La
phonétique.
La caractéristique principale de
ces langues est l'accent tonique, ou cette intona. tion particulière
avec laquelle on prononce chaque mot. Si l'on excepte l'anglais, on peut
dire que leur prononciation diffère très peu de l'écriture;
en suédois et en danois, elle est même identique pour le discours
solennel, quoique un peu différente dans la conversation; mais,
à l'exception des langues modernes de la branche scandinave, elle
est dans toutes plus ou moins dure. La pron nonciation du hollandais, dans
la branche saxonne, et celle des langues teutoniques le sont plus que les
autres, surtout dans les dialectes suisse, tyrolien, alsacien, souabe et
bavarois, où les sons gutturaux et l'accumulation des consonnes
sont très fréquents. Le suédois, étant riche
en voyelles sonores, est le plus musical; après le suédois
vient l'islandais et ensuite le danois, surtout parlé avec l'accent
norvégien; le danois rejette ou transforme, de même que le
bas-saxon et le hollandais, les consonnes sifflantes et redoublées.
La voyelle é y prédomine comme l'a dans le suédois.
Le wh ou hw est particulièrement conservé en anglais et en
jutlan dais; il existe aussi en islandais. Le son grec du th se rencontre
dans le gothique, l'islandais, l'anglo-saxon et l'anglais.
la
grammaire.
Legothique, le normanique, l'ancien haut
et bas-allemand, sous le rapport de la richesse des formes grammaticales,
tiennent le premier rang; l'anglais et ensuite le danois le dernier. La
déclinaison des langues germaniques, à l'exception de ces
deux derniers, du hollandais et de suédois, est riche; dans tous,
l'article y joue un grand rôle; dans. cent de la branche scandinave,
le gothique excepté, il est placé comme un suffixe après
le nom (comme en copte, en valaque et autres langues). L'allemand, le hollandais,
le suédois ont trois genres; le danois et le bas-allemand on ont
deux, l'un pour les personnes, l'autre pour les choses; l'anglais n'en
a pas. Le gothique, l'ancien haut et bas-allemand, l'anglo-saxon, le normanique,
l'islandais et le dialecte de Féroé ont le duel dans la déclinaison
des pronoms personnels. Les langues germaniques forment le comparatif par
flexion en ajoutant un r au positif; le seul gothique, en y ajoutant un
z; elles expriment toutes le superlatif par l'addition des lettres st.
Leur conjugaison est pauvre, et a recours à trois auxiliaires pour
exprimer les temps et les modes qui lui manquent; il faut cependant en
excepter les langues nordiques, parmi lesquels le gothique a le duel et
le véritable passif complet, et les autres chez lesquels ce dernier
existe aussi, quoique borné à quatre temps. Les langues scandinaves
ont aussi plusieurs verbes auxiliaires particuliers qui aident à
varier et à enrichir leurs conjugaisons; mais elles ne peuvent pas
créer aussi librement que l'allemand des adjectifs nouveaux par
l'union d'un substantif avec un participe actif, quoique elles lient aussi
facilement les substantifs et les adjectifs, soit entre eux, soit les uns
aux autres.
Les langues germaniques ont toutes
la prérogative de pouvoir constamment former des mots nouveaux d'après
des règles fixes, prérogative commune au grec, au slavon,
mais refusée au latin et aux filles du latin; et, en revanche, cette
facilité fait négliger les tournures et les finesses de style.
La construction de l'allemand et du hollandais est très artificielle;
celles des autres langues l'est beaucoup moins : dans l'anglais et le suédois,
elle est même très simple. Aucune famille linguistique n'offre
peut-être plus de variété tans l'emploi des pronoms
personnels qui servent à adresser la parole; on en trouve quatre
employés dans les différentes langues.
L'écriture.
A l'égard de leurs moyens graphiques,
on peut réduire les langues germaniques aux suivants :
L'alphabet runique, dont
on ne saurait préciser l'époque d'invention.
"
Il tient, selon Malte-Brun, à une classe entière d'alphabets
rectilignes ou hastiformes, et le vieux mot latin runa, un javelot, un
fer pointu, serait aussi un mot scandinave ancien, d'où viendrait
l'appellation runique, équivalent à runatus, armé
de javelot, tracé à la pointe du javelot. "
Il était en usage dans toute la Scandinavie
et chez les Slaves Vendes avant l'introduction du christianisme, et, selon
quelques auteurs, il le serait resté jusqu'au XIXe
siècle dans la Dalécarlie. On prétend qu'il n'avait
primitivement que seize lettres, ressemblant aux caractères grecs
et latins, auxquels Waldemar Il en ajouta sept, appelées lettres
ponc tuées, parce quelles se distinguaient des antres par des points.
L'alphabet islandais, qui est presque
identique au runique, et qui a de plus une lettre particulière pour
expri mer le son du th.
L'alphabet gothique (ou méso-gothique),
formé par Ulphilas à l'imitation du grec.
L'alphabet anglo-saxon, jadis en
usage en et dans le Scandinavie : dans cette dernière, il remplaça
le runique et fut en vogue jusqu'à l'introduction du gothique.
L'alphabet improprement nommé gothique,
qui n'est que l'alphabet latin ramené
aux formes carrées et surchargé d'ornements bizarres par
les écrivains du Moyen âge, et qui fut employé par
presque tous les peuples de l'Europe latine depuis le XIIIe
jusqu'au XVe siècle.
Le prétendu alphabet allemand,
qui n'est que le gothique un peu modifié : il est en usage chez
les Allemands, les Bohèmes, les Stovènes et alternativement
avec le latin chez les Suédois, les Hollandais et les Danois; il
l'a été aussi exclusivement pendant quelque temps chez les
Anglais et les Hollandais, qui le quittèrent vers la fin du XVIIe
siècle.
L'alphabet latin, qui est employé
par les peuples qui parlent anglais et hollandais; il est devenu à
partir du XIXe siècle d'un usage
général en Suède, puis au Danemark, en Allemage et
dans les pays hors de cette contrée où l'on parle allemand.
(DL).
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