| Les langues nordiques (ou scandinaves, ou norroises, ou norraines) forment un des groupes les plus importants de la famille des langues germaniques : le germanique septentrional. On subdivise ce groupe en norrois occidental, qui comprend le vieil islandais et le vieux norvégien, et norrois oriental, qui comprend le vieux danois et le vieux suédois. Antérieurement au IXe siècle (de 300 environ ap. J.- C. à 900) certains textes runiques (pierres runiques, bractéates, etc.) portent des inscriptions composées en une langue, le pré-norrois, où les caractères distinctifs des idiomes indiqués ci-dessus ne sont pas encore nettement marqués; mais du Xe au XIVe siècle la séparation est telle que l'on peut établir pour chacun d'eux une grammaire spéciale. Au XVe siècle, le Danemark impose à la Norvège sa domination politique; peu à peu, tout au moins comme langue littéraire, le norvégien est évincé par le danois et on peut dire, d'une façon presque absolue, que jusqu'en 1814, la langue écrite norvégienne n'est que du danois. A partir de l'union avec la Suède, on constate en Norvège chez certains écrivains une tendance à créer une langue de plus en plus distincte de la danoise, sinon par la grammaire, du moins par le vocabulaire. Comme langue parlée, le norvégien offre une certaine analogie avec le suédois, grâce à un accent musical commun et propre aux langues de la péninsule scandinave. En fait, cependant, si l'on ne tient pas compte de différences dialectales, qui iront sans doute en augmentant, et des variétés dans la prononciation, il n'existe aujourd'hui que trois langues scandinaves littéraires : l'islandais, parlé et écrit en Islande, le dano-norvégien, parlé et écrit en Danemark et en Norvège, et le suédois parlé et écrit en Suède et, par les classes supérieures, en Finlande. De même, qu'il y a plusieurs langues scandinaves, il y a non pas une, mais plusieurs littératures scandinaves : la littérature islandaise, surtout brillante du Xe au XIIIe siècle, la littérature norvégienne, qui se confond avec l'islandaise jusqu'à la fin du Moyen âge, avec la danoise jusqu'au début du XIXe siècle et devient ensuite indépendante et originale, la littérature danoise, et enfin la littérature suédoise, à laquelle se rattachent certains écrivains finlandais qui, comme Runeberg, ont écrit en suédois. (GE). | |