| On désignait autrefois sous le nom d'Idumée ou de Pays d'Edom la contrée qui s'étend de l'extrémité méridionale de la mer Morte à la pointe du golfe d'Aqaba ou golfe Elanitique. C'est une région montagneuse, dont quelques parties seulement sont propres à servir de centre à une population sédentaire. Elle se trouvait limitée dans l'Antiquité, à l'Ouest par le désert syro-arabe, à l'Est par les solitudes de la péninsule sinaïtique, au Nord par le pays de Chanaan. A l'égard de ce dernier, ses frontières sont restées mal définies, et, dans les siècles qui précèdent le christianisme, le nom d'Idumée s'applique aux parties méridionales du pays de Juda. Sur ce territoire restreint et ingrat se rencontre une population énergique, dont les démêlés avec Israël intéressent vivement les auteurs bibliques. La légende fait remonter l'hostilité de ces deux petites nationalités à leurs auteurs eux-mêmes, à Jacob et Esaü, fils jumeaux d'Isaac; on prétend également que les Edomites tentèrent de s'opposer à la prise de possession du pays de Chanaan par les Hébreux au temps de Moïse. Si on laisse de côté ces imaginations de date récente, on constate que du XIe au VIIe siècle avant notre ère, les Edomites ou Iduméens passent par différentes situations, tantôt tributaires d'Israël, tantôt indépendants. La destruction de Jérusalem par les Babyloniens sembla les affranchir définitivement; mais les Machabées les incorporèrent au nouveau royaume juif, aux destinées duquel ils participent de nouveau d'une façon intime; on sait que la famille des Hérode est d'origine édomite ou iduméenne. Le nom d'Idumée disparaît bientôt après pour céder la place aux désignations d'Arabie ou de Nabatée (Les Nabatéens). Les Iduméens forment une fraction du groupe hébréo-phénicien, parlant une même langue et ayant dû pratiquer, au moins à l'origine, les mêmes rites religieux que leurs congénères. Malheureusement, les inscriptions et revues d'un grand intérêt qui se présentent sur le territoire de l'ancienne Idumée ne remontent pas à une date antérieure à l'ère chrétienne et ne nous renseignent pas sur des points qui pourraient jeter la lumière sur l'évolution religieuse et politique d'un peuple mêlé de si près aux destinées d'Israël. (M. Vernes). | |