| Aiol et Mirabel est une chanson de geste. Le sujet est la disgrâce du comte de Toulouse ou de Saint-Gilles, Élie, gendre du roi Louis, fils de Charlemagne, auprès duquel il a été desservi par le traître Macaire, et les aventures de son fils Aiol, né dans une forêt au milieu des aïons (bêtes venimeuses). Aïol, sans être connu, devient le favori de Louis, qu'il a défendu contre le duc de Bourges; puis il enlève et épouse Mirabel, fille d'un roi musulman de Saragosse, obtient le pardon d'Élie, fait pendre Macaire, et consacre ses dernières années à Dieu. La chanson d'Aïol se compose, de près de 11 000 vers de dix et de onze syllabes. On y trouve des traces évidentes du dialecte picard. Elle appartient à la classe des poèmes composés pour plaire à la société féodale : le roi y est injuste et brutal; les héros sont le comte banni et son fils. Plusieurs allusions font supposer qu'elle fut composée dans les premières années du XIIIe siècle. Mais le sujet est beaucoup plus ancien : Adrevald, au IXe siècle, avait composé une légende de St-Aioul, abbé de Lérins, qui est connu sous le nom latin d'Aigulphus. La ville de Provins possède les reliques du saint dans une église qui porte son nom. Suivant la légende, il aurait vécu au VIIe siècle. Malgré quelques différences dans le récit, on ne doute pas que le saint de la légende et le héros de la chanson ne soient le même personnage. (H. D., 1877).
| En bibliothèque - L'Histoire littéraire de la France, t. XXII. | | |