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Rue Barbette, à Paris. - Cette rue du IIIe' arrondissement relie la rue Vieille-du-Temple à la rue Elzévir (ancienne rue des Trois-Pavillons). L'hôtel Barbette, qui a donné son nom à cette voie publique, tirait sa dénomination d'Étienne Barbette, maître des monnaies en 1298. Le roi Philippe-le-Bel, conseillé, dit-on, par ce financier, altéra trois fois les monnaies. Le peuple, pour en tirer vengeance, se porta en foule à l'hôtel Barbette , brûla, détruisit cette maison de plaisance, et arracha tous les arbres du jardin. Le roi, pendant cette émeute, s'était réfugié au Temple (rue du Temple) avec ses barons; une partie des insurgés vint l'y assiéger en proférant ces cris : 
A bas Philippe-le-Bel; à bas le faux monnoyeur!
La sédition s'étant calmée le roi fit pendre vingt-huit prisonniers aux quatre entrées de Paris. Cet hôtel appartint, en 1403, à Jean de Montagu, souverain maître d'hôtel du roi et vidame de Laonois, qui le vendit cette même année à la reine Isabeau de Bavière, femme de Charles VI. C'est là, dit Sauval, qu'en 1407 elle accoucha d'un enfant mort. En sortant de cet hôtel le 23 novembre 1407, le duc d'Orléans fut assassiné à la porte Barbette. 

L'hôtel Barbette, en changeant de propriétaires, conserva néanmoins son nom primitif. Il passa à Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, maîtresse d'Henri II. Les duchesses. d'Aumale et de Bouillon le vendirent en 1561 à plusieurs particuliers, qui couvrirent son emplacement de maisons, et percèrent une rue qui fut achevée en 1563. On lui donna le nom de rue Neuve-Barbette, pour la distinguer de la rue Vieille-Barbette (c'était la dénomination affectée alors à une partie de la rue Vieille-du-Temple). (L.).

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Dictionnaire Villes et monuments
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