| Sauval (Henri). - Erudit né à Paris en mars 1623 (son baptême est du 5 mars), mort à Paris le 24 mars 1676. Fils de commerçants appartenant à la bourgeoisie parisienne, il devint avocat au Parlement. Il fréquentait beaucoup la société des précieuses et figure dans le dictionnaire de Somaise sous le nom de Sidroaste. Boileau ne l'a pas épargné dans deux passages de ses satires où il l'a appelé Sofal, puis Saufal. On savait qu'il travaillait à un savant ouvrage sur l'histoire de Paris et, avant même qu'il eût rien publié, il a joui d'une certaine réputation. Chapelain l'a compris dans la liste des écrivains qu'il a recommandés à Colbert pour que Louis XIV les récompensât. II fut choisi comme expert et avocat consultant à l'occasion d'une difficulté que soulevait l'abbaye de Saint-Germain des Prés au sujet de l'établissement du collège des Quatre-Nations. Ayant rendu à Colbert un important service, en démontrant par un acte qu'il avait trouvé que les prétentions de cette abbaye étaient inadmissibles, il se plaignit d'avoir été insuffisamment récompensé. II légua ses biens à l'Hôpital-Général. Un conseiller du roi, auditeur à la cour des comptes, Claude-Bernard Rousseau, l'avait aidé dans ses recherches; après la mort de Sauval, ce fut lui qui prépara la publication de son ouvrage sous le titre d'Histoire et Recherches des antiquités de la ville de Paris (Paris, 1724, 3 vol. réimpr. de 1733 et de 1750); jusque-là l'auteur lui-même et ses contemporains avaient toujours écrit son nom Sauvalle. Mais sous cette forme, l'ouvrage a été remanié et on y a introduit toute espèce de fragments, entre autres quelques dissertations de divers savants, Pierre Petit, J. de Launoy et A. Galland (liv. I, IV et XIII). La division de l'ouvrage est une division par matières. Le Roux de Lincy, qui trouvait détestable cette édition où l'on rencontre de nombreuses fautes d'impression, erreurs et contradictions, et qui en préparait une autre, a attiré l'attention sur les vrais manuscrits de Sauval, plus complets d'ailleurs que le texte qui a été imprimé, et par lesquels on constate que cet érudit écrivait avec une certaine originalité qu'on ne retrouve pas dans l'édition; on voit par ces manuscrits également que le plan qu'il avait adopté était tout autre. Il devait prendre pour titre : Paris ancien et moderne. Son travail se composait de 127 discours relatifs chacun à un sujet de l'histoire de Paris et dont chacun était adressé à la personne la mieux qualifiée pour en prendre connaissance. Il avait fait de longues investigations dans les archives des administrations et même les archives des particuliers. Aussi remarque-t-on dans les épreuves de son ouvrage, même sous la forme où il a paru, des documents intéressants, surtout les comptes aujourd'hui perdus en original de la prévôté de Paris de 1399 à 1573. Un opuscule intitulé les Amours des rois de France est généralement joint à cet ouvrage et s'y trouve placé, soit à la fin, soit au commencement. (Marius Barroux). | |