| Le vénitien est une langue néo-latine assez proche de l'italien pour qu'il puisse aussi en être considéré comme un dialecte, et le plus doux de tous. II adoucit les consonnes : ainsi, il substitue le z au g; au lieu de padre, madre, figlio, casa, il dit pare, mare, fia, ca, etc. Le dialecte vénitien a eu, depuis le XVIe siècle, une littérature assez riche. La Guerra de Nicolotti e de Castellani, qui date de 1521, raconte les querelles des Nicolotti, gondoliers du parti démocratique, qu'on reconnaissait au bonnet et à la ceinture noirs, et des Castellani, gondoliers de l'État et des dignitaires, ayant le bonnet rouge. Au XVIIIe siècle, on peut citer les chansons d'Ant. Lamberti, les fables de Franç. Gritti, les comédies de Goldoni. Un abbé Boaretti traduisit l'Iliade en dialecte vénitien, sous le titre bizarre d'Omero in Lombardia, et Mordini la Jérusalem délivrée sous celui de Tasso alla barcarola. Un nouveau chansonnier, P. Buratti, parut au commencement du XIXe siècle. On a publié, en 1817, une collection de poésies vénitiennes en 14 volumes. Des glossaires du dialecte ont été donnés par Gaspard Patriarchi, Padoue, 1775, et par Boerio, Venise, 1829. | |