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Les
jeux de récréation
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Aiguille
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Barres
Bascule (Brandilloire) Bouchon Bulles de savon Cache-cache Chat coupé Chat perché Cheval fondu A cloche-pied Colimaçon Colin-Maillard Corde Escarpolette Fossette Fusil à ressort Grâces Main chaude Marelle à cloche-pied Meunier solitaire Osselets Papegal Quatre coins Queue leu-leu Quilles Rondes Saut de mouton Siam Toupies Tu l'es Volant |
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Longtemps les jeux
des enfants et des jeunes gens n'ont été l'objet que d'une
médiocre attention de la part des éducateurs, devant qui
ils ne trouvaient grâce qu'à titre de distractions nécessaires.
Si insuffisantes que fussent les notions de psychologie et de physiologie,
on était bien forcé de reconnaître que des moments
de répit sont indispensables dans l'étude, que l'esprit
perd son ressort à trop rester tendu, que le travail d'abord, la
santé à la longue, souffrent d'une application trop prolongée,
d'ailleurs absolument contraire au tempérament des enfants, pour
qui le mouvement et la joie sont des besoins. Cette vérité
élémentaire est aujourd'hui familière à tout
le monde et tient la place qu'elle doit. Déjà Rabelais
y voyait très nettement une condition et une forme, presque la forme
par excellence du libre développement de l'enfant, au triple point
de vue physique, intellectuel et moral. C'est l'opinion qui a prévalu
de plus en plus dans la pédagogie libérale.
Au physique, il n'y a plus de doute pour personne : ni la gymnastique même la plus rationnelle, si utile qu'elle puisse être, ni les moyens orthopédiques les plus savants, si nécessaires qu'ils soient quelquefois, ne valent ni ne sauraient remplacer les jeux libres, surtout les jeux de plein air, les grands jeux de force et d'adresse, dans lesquels s'exaltent toutes les énergies, se développent symétriquement tous les organes, s'harmonisent toutes les fonctions. Aucun jeu, aucun sport, peut-être, ne suffirait, à lui seul, parce que chacun met en oeuvre certains muscles principalement, et que l'enfant livré à lui seul fait de préférence les mouvements qu'il fait le mieux, par conséquent qu'il a le moins besoin de faire : de là la nécessité de la gymnastique méthodique et celle d'une certaine direction et surveillance exercée sur les jeux eux-mêmes, ne fût-ce que pour les varier et les graduer. Mais cette direction doit être très discrète : il faut beaucoup se fier à la nature. Les jeux les plus libres sont les meilleurs, et ils font d'autant plus de bien qu'ils sont plus libres. Ce déploiement des forces physiques
ne va jamais sans un vif exercice des sens et de toutes les facultés
intellectuelles. Assurément, ce serait un paradoxe de dire que le
jeu peut rendre à l'esprit tous les mêmes services que le
travail; ce serait surtout une erreur, et pire encore, de vouloir faire
de l'étude même un jeu, en la rendant toujours et à
tout prix amusante. Mais si l'effort qui coûte, si le labeur méthodique
est une condition du progrès qu'on demande à l'étude,
il n'en est pas moins vrai que le jeu aussi, certains jeux surtout, mais
tout jeu plus ou moins, excite, exerce, assouplit la pensée, lui
donne du mouvement et du ressort, développe le coup d'oeil, l'esprit
d'à-propos, l'esprit de finesse. Mentalement donc, aussi bien que
physiquement, le jeu a une vertu éducative.
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