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Le
Sikkim est un ancien royaume himalayen, aujourd'hui le 22e
État de l'Inde, au nord-est de ce pays,entre
le NĂ©pal Ă l'ouest, le Bhoutan
à l'est, et la Chine (région autonome
du Tibet) au nord, et bordé au sud
par l'État indien du Bengale occidental. Cet État couvre une superficie
d'environ 7096 km². La chaîne himalayenne traverse la région, avec des
sommets impressionnants comme le Kangchenjunga, qui culmine à 8586 mètres
et est la troisième plus haute montagne du monde.
En raison de son emplacement dans l'Himalaya, le Sikkim est extrêmement montagneux, avec des vallées profondes et des rivières qui creusent des gorges abruptes.Plusieurs rivières, dont la Teesta et la Rangeet, prennent naissance dans les glaciers et vallées du Sikkim. La région compte aussi des lacs glaciaires comme le célèbre lac Tsomgo et le lac Gurudongmar. Le climat varie selon l'altitude : tropical dans les basses vallées, tempéré à moyenne altitude, et alpin dans les régions élevées. Le Sikkim reçoit des pluies abondantes pendant la mousson (juin à septembre) et est parfois sujet à des glissements de terrain. Cette diversité géographique contribue à la richesse de sa faune et de sa flore, qui comprend des espèces rares comme le panda roux, des orchidées exotiques et une grande variété d'espèces de rhododendrons. Histoire du Sikkim.
L'histoire du Sikkim prend un tournant majeur en 1642, lorsque Phuntsog Namgyal, un chef tibétain de la lignée des Namgyal, est couronné premier roi (ou Chogyal) du Sikkim. La fondation du royaume est légitimée par trois grands lamas (moines bouddhistes) venant du Tibet, qui voient en Phuntsog Namgyal un dirigeant religieux et temporel. Ce couronnement a lieu à Yuksom, dans l'ouest du Sikkim, où une cérémonie formelle instaure le système théocratique bouddhiste du Sikkim. À partir de ce moment, les rois du Sikkim (Chogyal) règnent à la fois comme chefs spirituels et politiques. Le royaume établit le bouddhisme nyingma comme religion principale et se dote d'un code de lois inspiré des préceptes bouddhistes. Au cours des décennies suivantes, les Chogyal Namgyal tentent de consolider et d'étendre leur territoire. Ils forment des alliances avec des groupes ethniques locaux et cherchent à intégrer des territoires avoisinants, ce qui entraîne des rivalités régionales.La position stratégique du Sikkim attire aussi l'attention de ses voisins, notamment le Bhoutan, le Népal, et les rois tibétains. Le royaume parvient à maintenir une certaine indépendance grâce à des alliances dynastiques et à des négociations diplomatiques avec le Tibet. Les XVIIe et XVIIIe siècles sont marqués par des conflits fréquents entre le Sikkim et ses voisins, principalement le Népal et le Bhoutan. Les Guerres anglo-népalaises à la fin du XVIIIesiècle, ainsi que l'expansion du royaume Gurkha (népalais), créent des tensions avec le Sikkim. Les Népalais cherchent à étendre leur territoire, envahissant à plusieurs reprises le Sikkim et annexant certaines de ses terres occidentales. Les relations du Sikkim avec le Bhoutan sont également tendues, marquées par des conflits territoriaux. Le Bhoutan envahit le Sikkim à plusieurs reprises, poussant le royaume à rechercher des alliances extérieures pour se défendre. Sous la dynastie des Namgyal, le Sikkim devient un centre important du bouddhisme nyingma. Les monastères jouent un rôle central dans la vie religieuse et culturelle. Les premiers grands monastères sont construits, comme le monastère de Dubdi (1647), qui est l'un des premiers monastères bouddhistes du Sikkim, situé près de Yuksom. Ces monastères deviennent des centres d'enseignement religieux et intellectuel, où les lamas étudient et pratiquent le bouddhisme tantrique. Tout au long de cette période, le Sikkim entretient des liens étroits avec le Tibet, qui exerce une forte influence culturelle ett politique. Les Chogyal reçoivent le soutien des lamas tibétains, et la lignée royale Namgyal est vue comme une continuation de la tradition bouddhiste tibétaine. Cette alliance permet au Sikkim de maintenir une certaine stabilité, bien qu'il soit souvent sous pression de ses voisins. À la fin du XVIIIe siècle, le Sikkim connaît une période de déclin en raison des incursions des Népalais et des tensions internes. Les guerres contre le Népal affaiblissent le royaume, et le Sikkim perd plusieurs territoires. C'est durant cette période que le royaume commence à rechercher des alliances extérieures, notamment avec les Britanniques, afin de résister aux menaces régionales. Au début du XIXᵉ siècle, le Sikkim subit encore la pression du Népal. Dans les années 1810, les forces népalaises (Gurkhas) envahissent une grande partie du Sikkim et annexent des terres importantes. Face à cette menace, le Sikkim cherche de l'aide auprès des Britanniques, qui sont alors présents dans la région du Bengale. En 1814, les Britanniques interviennent en faveur du Sikkim dans ce qu'on appelle la Guerre anglo-népalaise. En 1817, le traité de Titalia est signé entre les Britanniques, le Népal, et le Sikkim. Ce traité confirme la souveraineté du Sikkim et garantit la restitution de certains territoires annexés par le Népal. En échange, le Sikkim accepte de maintenir des relations amicales avec les Britanniques, établissant ainsi une forme de protectorat informel. En 1841, les Britanniques établissent un droit de passage par le Sikkim pour ouvrir une route commerciale vers le Tibet. Cependant, le commerce avec le Tibet reste limité en raison de l'isolement et des tensions avec les autorités tibétaines. En 1861, après des tensions avec le Sikkim, les Britanniques imposent un nouveau traité, renforçant leur contrôle sur la région. Le Sikkim devient alors un protectorat britannique officiel, bien qu'il conserve une autonomie interne sous le règne des Chogyal Namgyal. Les Britanniques y établissent une station militaire à Darjeeling, sur un territoire auparavant cédé par le Sikkim. Vers la fin du XIXe siècle, la question de la frontière entre le Sikkim et le Tibet provoque de nouvelles tensions. En 1886, le Tibet revendique des territoires du Sikkim et mène une série d'incursions, ce qui incite les Britanniques à réagir militairement. En 1890, les Britanniques et la Chine signent la Convention de Calcutta, qui établit la frontière entre le Sikkim et le Tibet. La Chine reconnaît officiellement le Sikkim comme protectorat britannique, et le Tibet renonce à ses revendications territoriales. Au début du XXe siècle, le Sikkim reste sous le protectorat britannique. Le royaume est administré en collaboration avec les Britanniques, qui exercent un contrôle indirect. La famille royale continue de régner, mais le pouvoir politique du Chogyal est restreint. En 1903, les Britanniques lancent une expédition vers le Tibet en passant par le Sikkim, renforçant encore l'importance stratégique de la région. Après l'indépendance de l'Inde en 1947, le statut du Sikkim change une nouvelle fois. Bien qu'il ne rejoigne pas immédiatement l'Union indienne, le Sikkim devient un État princier sous la protection de l'Inde, avec une autonomie interne mais sous la supervision de l'Inde pour les affaires étrangères et la défense. Cependant, les tensions politiques croissent entre les différents groupes ethniques et les partisans de la démocratie et du Chogyal, qui veut maintenir une indépendance relative. En 1950, un traité d'amitié entre l'Inde et le Sikkim formalise cette relation protectrice, plaçant officiellement le Sikkim sous l'autorité indienne pour les affaires extérieures, la défense, et les communications. Le Chogyal continue de régner, mais l'Inde exerce une influence de plus en plus marquée dans la région. Dans les années 1970, un mouvement en faveur de la démocratisation émerge au Sikkim. Les Népalais, devenus majoritaires au Sikkim, réclament plus de représentation politique et de droits démocratiques. La popularité du Chogyal s'effrite, et des tensions éclatent entre les partisans de l'intégration avec l'Inde et ceux qui souhaitent préserver l'indépendance du royaume. En 1973, des émeutes éclatent dans la capitale, Gangtok, contre le règne du Chogyal. L'Inde intervient pour rétablir l'ordre et propose un référendum pour décider du futur statut du Sikkim. En 1975, un référendum est organisé et les résultats montrent un soutien massif à l'intégration complète du Sikkim dans l'Union indienne. En avril 1975, à la suite du référendum, le Parlement indien adopte un amendement constitutionnel, et le Sikkim devient officiellement le 22e État de l'Inde. Le Chogyal est destitué, et le royaume est dissous. Le Sikkim est pleinement intégré dans l'Union indienne, avec un système politique démocratique et un gouvernement élu. Depuis son intégration, le Sikkim a connu un développement économique et social soutenu, notamment dans les domaines de l'éducation, des infrastructures, et de l'agriculture biologique. En 2016, il devient le premier État indien à obtenir la certification de 100 % agriculture biologique, ce qui renforce son profil écologique. |
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