| Cryptographie (du grec cruptos, caché, et graphô, j'écris), art de correspondre secrètement au moyen de signes convenus entre les parties intéressées. On y a employé les chiffres, les nulles, c.-à-d. des syllabes ou des phrases insignifiantes entremêlées aux caractères significatifs, ou encore une grille, carton bizarrement découpé à jour, et qui, posé sur la missive au juste point, masquait les caractères de pur remplissage, ajoutés par l'expéditeur au moyen d'une même grille après qu'il avait écrit, pour ne laisser apparaître que ceux qui étaient nécessaires. De nos jours, le développement de l'informatique a conduit à l'apparition de techniques cryptographiques très complexes. Suivant saint Jérôme, le prophète Jérémie employa plusieurs fois la cryptographie. Aulu-Gelle donne des détails curieux sur les écritures secrètes connues de son temps. Les premiers chrétiens en faisaient usage pour correspondre entre eux et cacher leurs desseins à leurs persécuteurs. L'archevêque saint Boniface passe pour avoir porté la cryptographie de Germanie en Grande-Bretagne au VIIIe siècle; Raban Maur, abbé de Fulda au IXe, en cite deux exemples que les Bénédictins ont expliqués dans leur Nouveau Traité de Diplomatique. Trithème prétend que les pirates vikings avaient une écriture secrète. Le même fait est attesté pour les Gallois dans une lettre de l'archevêque de Canterbury au roi Édouard Ier. La cryptographie a été fréquemment en usage depuis le XVe siècle dans les correspondances diplomatiques. (B.). | |