| En littérature, le mot canevas désigne l'esquisse d'un ouvrage, poème, pièce de théâtre, discours, etc., où les idées premières, leur marche et leur liaison sont indiquées sommairement. A part quelques oeuvres véritablement littéraires, imitées du théâtre grec et romain, les Italiens n'eurent guère, jusqu'au XVIIIe siècle, que des pièces en canevas : on laissait aux acteurs le soin de tirer parti des situations selon la verve et la fécondité de leur esprit, et d'improviser, en jouant, tout le dialogue. Cette improvisation serait merveilleuse, si l'on ne se rappelait que la bouffonnerie était le fondement principal du comique, et qu'il suffisait, pour remplir des rôles constamment identiques, comme ceux d'Arlequin, de Polichinelle, de Pantalon, etc., de, posséder un masque plaisant, des inflexions de voix étranges, beaucoup d'aplomb, et d'être prodigue de gestes et de grimaces, qui provoquaient le rire des spectateurs. Aussi ne songeait-on qu'à l'intrigue de la pièce, nullement aux caractères et aux moeurs. (B.). | |