| Faïences de la Perse. - Ces faïences ont été longtemps confondues avec les porcelaines de la Chine et du Japon. La fabrication en remonte très haut, puisqu'on trouve des terres émaillées, des revêtements céramiques jusque dans les ruines de Babylone. Ceux de la mosquée de Tabriz (XVe siècle) en sont un des plus anciens monuments restés debout. L'âge le plus florissant des faïences persanes s'étend de l'avénement des Sofis à la mort de Shah Abbas (1502-1628) : les mosaïques et peintures en faïence du palais et de la mosquée d'Abbas à Ispahan, les dômes dorés du tombeau des enfants d'Ali, les faïences à reliefs peints qui décorent le tombeau de Mahomet 1er, les revêtements du minaret et de la mosquée de Nicée, le tombeau de Koda Benda à Sultanieh, sont de beaux spécimens de cet âge. Les faïences anciennes les plus connues sont à fond bleu, avec dessins blancs en relief; il est vraisemblable que les potiers italiens, nivernais et rouennais en connurent des échantillons, mais ils n'égalèrent jamais la pureté et la beauté de leur émail. Une autre sorte de faïence, que son aspect rapproche de la porcelaine tendre, a des reliefs bleus, rouges et verts alternés. II y a aussi une porcelaine émail, dont la pâte translucide ne semble appartenir en rien à la faïence, et où il ne se trouve pourtant pas de kaolin; c'est presque du verre. Enfin, la Perse a produit une quantité de vaisselle d'une composition ambiguë, qu'une translucidité naissante rattacherait aux porcelaines, si elle n'eut été produite uniquement par un excès de cuisson qui a fait naître la vitrification : l'émail est blanc et profond; les couleurs sont fraîches, glacées; les émaux sont chatoyants, notamment un cuivre chaud de ton, rival de l'or bruni, et dont l'effet est admirable sur les fonds de couleurs, tels que le lapis-lazuli. La faïencerie persane est tombée dans une complète décadence à partir de la fin du XVIIe siècle. (B.). | |