| La faucille est un instrument à main servant pour la moisson des céréales, et quelquefois aussi pour l'émondage. La faucille est formée d'une lame courbée à peu près en demi-cercle et dont la base est emmanchée dans un manche de bois formant poignée. La lame, en acier ou en fer aciéré, est pointue à son extrémité; le tranchant est uni ou armé de dents fines. Pour se servir de la faucille, on saisit une poignée de céréales ou d'herbes avec la main gauche, et on coupe à la base en tirant avec la faucille d'un mouvement de droite à gauche. Si la lame est dentée, l'effort doit être plus considérable, mais alors la paille est sciée au lieu d'être coupée. (Alb. L.). Archéologie. Dès que l'agriculture a été connue et pratiquée, la faucille fut un des outils les plus indispensables. Aussi, en dépit de la difficulté que présentait sa fabrication avec le silex, il y a dans les collections des lames courbes de cette matière qui, plus coupantes de leur côté concave, ont été employées à la façon d'une faucille. Il existe aussi une lame de ce genre en ardoise polie (Norvège). C'est toutefois avec plusieurs pièces assemblées qu'on obtient habituellement des faucilles. Dans le Sud-Est de l'Espagne, Les Siret ont recueilli en grand nombre de petits silex trapézoïdaux à trois bords dorsaux dont ils ont fait des pointes de flèche. Ils ressemblent à des tronçons de lames ou de couteaux en silex brisés à dessein. Des pièces toutes semblables ont été ramassées un peu partout en Grèce, et E. Burnouf pensait qu'elles avaient servi à la confection de herses par leur fixation à la surface de lourdes planches. Schliemann en a exhumé des quantités des ruines les plus anciennes d'Hissarlik (Troie). Enfin Flinders Petrie, en fouillant les restes de la ville de Kahun, créée pour les constructeurs de la pyramide d'Illahun en Egypte, a découvert, parmi les outils en cuivre et en silex, ces derniers souvent admirablement travaillés sur le modèle de ceux en métal, une faucille en bois. Le tranchant de cet outil est entièrement formé par ces mêmes petits silex trapézoïdaux, fixés sur le bois, l'un contre l'autre. Cartailhac, qui a vu ces pièces, ne doutait pas que, partout où on les trouve, ils aient servi à la confection de faucilles en bois semblables. La pyramide d'Illahun remonte d'ailleurs à une époque (3300 av. J.-C.) où l'Europe en général ne connaissait pas encore le métal. Aussitôt après l'introduction du bronze, les faucilles de métal furent très répandues. Leur forme a peu varié, et, sous ce rapport, elles ne diffèrent pas de celles de nos jours. C'est leur mode d'emmanchement qui s'est modifié avec le temps. Les plus anciennes sont à bouton aplati transverse; viennent ensuite celles à bouton arrondi. Ce n'est qu'à la fin de l'âge du bronze qu'apparaissent les faucilles à douille, les plus communes en Angleterre. Les manches des faucilles de bronze étaient habilement taillés pour loger le pouce et les doigts, et empêcher la main de glisser dans le mouvement de retour imprimé à l'outil pour couper les tiges assemblées. Le bronze a été remplacé par le fer dans la fabrication des faucilles, dès le premier âge du fer. (Zaborowski). | |