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Schliemann

Heinrich Schliemann est un archéologue né en Allemagne, à Neu-Buckow (Mecklembourg-Schwerin), le 6 janvier 1822, mort à Naples le 22 décembre 1890. Son père qui était pasteur lui fit commencer ses études classiques; mais obligé, dès l'âge de quinze ans, de gagner son pain quotidien, le jeune Heinrich Schliemann entra comme apprenti chez un épicier. Un accident matériel, qui mit sa vie en danger, l'obligea à se faire soigner à l'hôpital de Hambourg et il perdit son emploi. A sa sortie de l'hôpital, il s'embarqua sur un navire qui le transporta à Amsterdam; là, ses modestes occupations commerciales et les leçons qu'il donnait lui laissant quelques loisirs, il eut l'énergie et la force de volonté nécessaire pour apprendre la plupart des langues les plus parlées en Europe, notamment le russe, ce qui lui valut, en 1856, d'être envoyé par son patron à Saint-Pétersbourg; il y fonda pour son compte une maison de commerce pour les denrées coloniales et trouva encore moyen d'apprendre le grec moderne et le grec ancien.
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Schliemann.
Heinrich Schliemann
(1822-1890).

Dans les années suivantes, Schliemann voyagea pour ses affaires en Suède, au Danemark, en Allemagne, en Italie, en Egypte, en Syrie, en Grèce, où il commença à s'éprendre des souvenirs archéologiques et des ruines de ce pays. Rentré à Saint-Pétersbourg, et ses affaires commerciales prospérant dans des proportions inespérées, il revint en 1863 visiter de nouveau la Grèce et l'Asie Mineure; puis il alla en Inde, en Chine et au Japon; à son retour, il réalisa sa fortune devenue considérable et se fixa pour quelque temps à Paris dans le but d'étudier l'archéologie grecque. Il retourna une troisième fois en Grèce, s'y maria avec une femme éprise comme lui des souvenirs homériques et il obtint enfin, en 1871, du gouvernement turc, la réalisation de ses rêves si longtemps caressés : c'était l'autorisation de pratiquer des fouilles à Hissarlik, sur l'emplacement présumé de l'ancienne Troie. Les découvertes qu'il fit dans cette localité commencèrent à répandre son nom dans le monde scientifique.

Ses dĂ©couvertes ou plutĂ´t l'interprĂ©tation qu'il leur donnait soulevèrent d'ardentes polĂ©miques et rencontrèrent des incrĂ©dules qui eurent beau jeu lorsque Schliemann se mit, sans preuve, Ă  donner des noms homĂ©riques Ă  tout ce qu'il exhumait  : c'Ă©tait le trĂ©sor et le palais de Priam et la rĂ©surrection historique, suivant lui, de tous les dĂ©tails de l'Ă©popĂ©e (L'Iliade). Mais quoi qu'on dut penser des interprĂ©tations de l'intrĂ©pide fouilleur, il fallut bien se rendre Ă  l'Ă©vidence, surtout lorsqu'il eut, pendant de longues annĂ©es, poussĂ© l'exploration du site troyen jusqu'au sol vierge et qu'on put constater comme des stratifications archĂ©ologiques permettant de reconnaĂ®tre quatre villes superposĂ©es (puis neuf), qui reprĂ©sentaient les diffĂ©rentes phases de l'histoire de Troie depuis l'Ă©poque prĂ©historique jusqu'Ă  la colonie romaine
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Schliemann en Egypte.
Schliemann en Egypte.

Schliemann, admirablement secondĂ© par sa femme, entreprit des fouilles analogues sur trois autres points principaux de la Grèce de l'Ă©popĂ©e, Mycènes,Tirynthe, Ithaque. LĂ , son exploration fut non moins heureuse, quoi qu'on pense des noms d'Agamemnon, de Clytemnestre, d'Ulysse et autres, pompeusement attribuĂ©s aux tombeaux, aux palais et aux merveilleux trĂ©sors mis au jour. 

L'ensemble de ces découvertes, qui rendirent, à jamais célèbre le nom d'Heinrich Schliemann, est maintenant installé partie au musée d'Athènes, partie au musée d'Istanbul. Elles furent le point de départ des recherches qui se poursuivent maintenant dans la Grèce propre, les îles de la mer Egée et en Crète, et nous révèlent une grande civilisation protohistorique, à laquelle on donne le nom de mycénienne, égéenne ou crétoise. Grâce à Schliemann, un domaine immense et insoupçonné avant lui a été ouvert à l'archéologie. (E. Babelon).



En bibliothèque. - Schliemann a consigné lui-même les résultats de ses recherches personnelles dans les ouvrages suivants : Antiquités troyennes, Rapport adressé à la Société archéologique d'Athènes sur les fouilles de Troie de 1871 le 1873 (réimprimées en allemand; Leipzig, 1874); Atlas d'antiquités troyennes, reproductions photographiques pour le Rapport sur les fouilles de Troie (Leipzig, 1874, in-8 et atlas de 218 pl., traduit en français par Rangabé); Ithaque, le Péloponnèse, Troie (1869, in-8); Mycènes, avec une préface de Gladstone (Londres et Leipzig, 1878, in-8, traduit en français par Girardin, 1879, in-8); Ilios, ville et pays des Troyens, avec une autobiographie fort curieuse de l'auteur (1885, gr. in-8, traduit de l'anglais en français par Mme Egger); Tirynthe, le palais préhistorique des rois (1885, gr. in-8). Schliemann a publié à la suite de son Voyage en extrême Orient la Chine et le Japon au temps présent (1867, in-8).
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