| Xénophane est un philosophe grec, né vers l'an 570 av. J.- C., à Colophon en Asie Mineure. Il fut, à l'âge de vingt-cinq ans, banni de sa cité, tombée sous le joug des Perses, et passa le reste de ses jours (plus de soixante-dix ans) en exil. Il parcourut la Sicile et l'Italie, exerçant pour vivre le métier de rhapsode, se fixa dans sa vieillesse à Elée (vers 536), et y mourut, âgé, dit-on, de 100 ans (vers 470, donc), fut le chef d'une secte qui est devenue célèbre sous le nom d'École éléatique, et fonda le système confondant l'esprit (force) et la matière en un tout indissoluble, qui était pour lui le Dieu suprême. Cela en fait le fondateur du panthéisme. Comme il réduisait tout à une unité absolue, qu'il identifiait avec Dieu même, cela le conduisait à nier la pluralité, le changement. Cependant il joignait à ces spéculations toutes métaphysiques une doctrine physique, dans laquelle, raisonnant d'après les apparences, il faisait sortir le monde de deux éléments, la terre et l'eau, ou, selon d'autres, d'un seul, la terre. Selon lui, les astres ne sont que des nuages condensés, la Terre un cône tronqué dont la base se perd dans l'infini. (Bt). On lui prête, en astronomie, une idée étrange, qui est peut-être le résultat d'un malentendu. D'après cette idée, les astres, y compris le Soleil, la Lune et les comètes, seraient de simples météores, susceptibles de s'éteindre et de se rallumer; ils se mouvraient en ligne droite comme des étoiles filantes, et ne paraîtraient décrire des courbes qu'à cause de leur distance et de leur durée.(Achille Tatius, Isagogae in Aratum, cap XI. - Stobée, Eclogae physicae, I, 534. - Plutarque, de Placitis philosophorum, II, 24.).
| Xénophane avait composé plusieurs ouvrages en vers qui ne nous sont point parvenus, entre autres un poème de la Nature, où il exposait sa philosophie il ne reste de lui que quelques fragments, recueillis par Brandis (dans ses Commentationes eleaticæ, Altona, 1813), et par Karsten (Philosophorum græc. reliquiæ, Amst. 1830). On trouve dans Aristote un petit traité : De Xenophane, Zenone et Gorgia. (Bouilet, 1878). | | |