| Vincent de Lérins (saint), Vincentius Lirinensis ou Lerinsis, né en Gaule, mort vers 450. Quelques auteurs prétendent qu'il était frère de saint Loup, évêque de Troyes. Lui-même nous apprend qu'il avait été pendant longtemps mêlé aux tumultes du monde, avant de se retirer au monastère de Lérins. Il s'y voua, avec un grand succès, à l'étude de la théologie, fut ordonné prêtre, et en 434, date indiquée par lui, composa le court ouvrage qui a illustré son nom. Ce traité, intitulé Peregrinus ou Commonitorium pro catholicae Ecclesiae antiquitate et universalitate adversus profanas omnium haereticorum novitates, contient dans le IIIe chapitre la célèbre définition de la catholicité, qui est alternativement invoquée par l'Église romaine et par ses adversaires : Magnopere curandum est ut id teneamus quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est : Hoc est etenim vere proprieque catholicum. Hoc ita demum et si sequamur universalitatem, antiquitatem, consensionem. Tout en affirmant la nécessité de la conservation intégrale du dépôt des âges primitif, il faisait la part du progrès, en admettant (ch. XXIX) le développe ment des germes anciens, par analogie avec la croissance naturelle des corps : lmitetur animarum ratio rationem corporum, quae, licet annorum processu numeros suos evolvent et explicent, eadem. tamen quae erant permanent. Deux autres ouvrages ont été attribués à Vincent de Lérins : 1° Objectiones vincentianae dirigées contre la doctrine de saint Augustin sur la prédestination et combattues par Prosper d'Aquitaine. Il n'en a été conservé que ce qui se trouve dans cette entreprise de réfutation. 2° Praedestinatus sive praedestinatorum haeresis et libri sancto Augustino temere adscripti refutatio, qui n'a été généralement connue que par la publication que Sirmond en a faite (Paris, 1643). L'attribution à Vincent de Lérins de ces deux ouvrages, dont les conclusions sont nettement semi-pélagiennes (Pélage), a été soutenue, même chez les catholiques, par des auteurs renommés, tels que Jansen, Henri de Noris, Noël Alexandre, Pagi, à cause de certaines ressemblances qu'ils présentent entre eux et du nom de Vincent attaché à l'un d'eux; à cause aussi de la doctrine professée alors au monastère de Lérins. (E.-H. Vollet). | |