| Normanby (Constantin Phipps, marquis de), né en 1797, mort en 1863, était fils de lord Mulgrave, comte de Normanby, 1755-1831, qui, ami de Pitt, fut son collègue dans le ministère, et devint ensuite premier lord de l'amirauté et grand maître de l'artillerie. Il porta d'abord le titre de comte de Mulgrave, entra à la chambre des communes en 1819, et s'y montra ardemment dévoué aux principes de la liberté. La vivacité avec laquelle il réclama dès lors, bien que protestant, l'émancipation des catholiques déplut à sa famille, et il donna sa démission. Il partit pour l'Italie, et trouva une distraction dans la culture des lettres et des arts. Trois romans, écrits en anglais, Mathilde, Oui et Non, et le Contraste, qu'il publié en 1825, 1828 et 1852, offrent une peinture fidèle de la vie des hautes classes en Angleterre. Rentré à la chambre des Communes en 1822, il succéda à son père dans la chambre des pairs en 1831. Nommé gouverneur de la Jamaïque en 1833, il rétablit l'ordre dans cette colonie, où il avait été troublé. Il devint en 1834 lord garde du sceau privé, et en 1835 lord lieutenant d'Irlande. Il s'y efforça de conduire une administration conciliante. Créé marquis de Normanby au couronnement de la reine Victoria en 1838, il fut appelé en 1839 à la secrétairerie d'Etat des affaires étrangères, qu'il échangea, la même année, avec lord John Russell, pour celle de l'intérieur. Il occupa le poste d'ambassadeur d'Angleterre à Paris de 1846 à 1852. Chargé en 1854 de représenter la Grande-Bretagne auprès de la cour de Toscane, Normanby fut l'antagoniste de la politique de lord Palmerston, l'adversaire de la révolution italienne et le défenseur des droits temporels du Saint-Siège. Il fit paraître en 1856 un récit anecdotique des faits dont il avait été témoin à Paris à la suite de la révolution de février 1848. Cet ouvrage fort curieux, intitulé Une Année de révolution, 2 vol. in-8°, a été trad. de l'anglais en français. | |