| Jacques Necker est un banquier genevois, puis ministre de Louis XVI, né en 1732 à Genève, où son père professait le droit public, se rendit à Paris à l'âge de 18 ans, et y acquit une fortune considérable comme associé de la maison de banque des frères Thélusson. Nommé résident de la république de Genève auprès de la cour de France, il fut fait syndic de la compagnie des Indes, et publia quelques ouvrages qui appelèrent sur lui l'attention. Il entra en 1776 dans l'administration des finances, et en devint ministre la même année sous le titre de directeur général, mais sans avoir entrée au conseil, parce qu'il était protestant. L'école politique dont il fut le chef procédait des idées de Montesquieu. Il signala son administration par l'établissement des assemblées provinciales, institution conçue par Turgot; mais ses réformes ne furent que des expédients temporaires. L'opposition qu'elles soulevèrent l'obligea de donner sa démission en 1781, après avoir publié son Compte rendu. Il se retira en Suisse, où il acheta la baronnie de Coppet. Rentré à la direction des finances en 1788, aux acclamations de la multitude, et plein d'une aveugle confiance dans ses succès populaires, il inaugura la Révolution par la prépondérance qu'il donna au tiers état, auquel il accorda une double représentation dans les états généraux. Il fut destitué en juillet 1789, et à son départ éclata une insurrection qui amena la prise de la Bastille. Il fut alors rappelé comme chef du ministère, et son voyage de Bâle à Paris fut un triomphe. Mais dés 1790 le ministre, naguère adoré, fut obligé de quitter la France au milieu des huées menaçantes de la populace. Il se réfugia à Coppet, et mourut en 1804. Ses Oeuvres complètes ont été publiées en 15 vol. in-8°, Paris, 1821. Sa femme, fille d'un ministre calviniste, nommé Curchod, a fondé à Paris l'hôpital Necker. Il a eu une fille, la célèbre madame de Staël-Holstein. | |