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Le Dain ou Le Daim (Olivier), barbier et chirurgien de Louis XI, et l'un de ses principaux favoris, né à Thielt, près de Bruges (Flandre occidentale), pendu au gibet de Montfaucon le 21 mai 1484 (Le Moyen Âge). De son nom de famille, il s'appelait Olivier Necker. Dès son arrivée en France, Olivier fut surnommé le Diable; mais, pour ne pas prononcer un mot damnable, on le nommait autour du roi le Mauvais. Son nom apparaît pour la première fois en février 1471 dans un compte de dépenses de Louis XI; on ignore si avant cette date il était déjà au service du roi de France. Quoi qu'il en soit, dès 1471, Olivier apparaît comme un des agents les plus actifs et les plus influents du roi de France; les services d'Olivier, à la fois barbier et chirurgien, étaient très précieux à un roi que l'idée de la mort faisait trembler; mais son talent pour l'intrigue ne le rendait pas moins nécessaire, d'autant qu'il se prêtait volontiers aux besognes les plus basses. 

Par lettres d'octobre 1474, Louis XI anoblit Olivier et lui donna le surnom de Le Daim, en défendant qu'on l'appelât dorénavant le Mauvais. Sous une apparente humilité, Olivier cachait une extrême ambition : il voulut être ambassadeur officiel et profita de la mort du duc de Bourgogne Charles le Téméraire pour se faire envoyer en mission à Gand en 1477, malgré l'opposition de Commines. Il était porteur de lettres de créance pour Marie de Bourgogne; mais, en réalité, il devait exciter une sédition parmi les Gantois. Mis en demeure par les conseillers de la princesse de s'expliquer sur le but de sa mission, il refusa et se vit tourner en ridicule pour le luxe de parvenu qu'il étala. L'échec de sa mission ne compromit pas son crédit : déjà comte de Meulan, il reçut de Louis XI, le 19 novembre 1477, les étangs de Meulan pour les joindre à la seigneurie de même nom. Au titre de comte de Meulan, le barbier Olivier pouvait ajouter ceux de capitaine du château de Loches, de gouverneur de Saint-Quentin et de gentilhomme de la chambre. 

Forcé de quitter Gand, Olivier ne se tint pas pour battu : Tournai était une espèce de ville neutre entre Français et Bourguignons; il s'en empara et envoya les magistrats prisonniers à Paris; Commines, malgré sa rancune contre Olivier, ne put s'empêcher en cette circonstance de rendre témoignage à l'astuce adroite de celui qu'il méprisait souverainement. Le Journal de Jean de Roye prouve que le crédit d'Olivier allait croissant; jaloux de sa faveur, il ne voulait la partager avec personne. Jusqu'à la mort du roi, Olivier vécut avec lui dans la plus grande intimité; Louis XI souffrait tout de son barbier et, quand tout espoir de le sauver fut perdu, c'est Olivier qui, assisté du médecin, accepta la tâche délicate de lui annoncer cette nouvelle; Louis XI la reçut mieux qu'on ne l'avait espéré et n'en conçut aucune haine contre son favori qu'il recommanda en mourant à Charles VIII. Mais cette recommandation lui servit peu : les seigneurs qui s'étaient révoltés contre Louis XI s'empressèrent de satisfaire leur vengeance contre ceux qui avaient été les instruments de la justice ou des cruautés du roi. 

Aussitôt le roi mort, Olivier le Dain était arrêté avec son lieutenant et complice Daniel Baert et enfermé dans la grosse tour du Louvre en attendant sa comparution devant les commissaires choisis pour le juger. Les registres du parlement n'apprennent rien sur les motifs de cette arrestation; mais les exactions et les violences commises par le célèbre barbier et ses acolytes suffisent à justifier les mesures sévères prises à son endroit. Le 15 décembre 1483, Olivier comparut en parlement et l'accusation fut soutenue avec une âpreté singulière par le conseiller Martin de Bellefaye qui, quatre ans auparavant, s'était vu exiler par un ordre royal arraché à Louis XI par son favori; l'évêque de Paris et l'abbé de Saint-Denis demandaient également la punition d'Olivier qui, le 19 mai 1484, fut condamné à être pendu et étranglé au gibet de Montfaucon; la sentence fut exécutée deux jours après et les biens de l'ancien barbier du roi furent donnés au duc d'Orléans. (Henri Courteault).

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