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Philippe de Comines (ou Commines) est un chroniqueur français, né en 1445 au château de Comines, d'une ancienne famille de Flandre, anoblie depuis peu, mort au château d'Argenton la 13 octobre 1509. En 1454, son père meurt et lui laisse de grands domaines mais grevés d'hypothèques. Après de bonnes études, Comines fut présenté à Charles le Téméraire, comte de Charolais (1464), et lors de la première ligue du bien public il accompagna ce prince à Montlhéry. Charles devint duc de Bourgogne, et Comines fut son chambellan. - Présentation des Mémoires de Philippe de Commines à Louis XI. (Manuscrit du XVIe siècle). En 1468 eut lieu l'entrevue de Péronne. Louis XI dut son salut aux intrigues de Comines qu'il chercha à s'attacher. En 1472, celui-ci quitte Charles pour entrer au service de Louis XI. L'anecdote qui nous présente cette défection comme la suite d'une insolence que le roi aurait punie d'un soufflet n'est pas authentique. Il est plus probable qu'une sympathie de goûts avait rapproché Comines de Louis XI, et que ce dernier avait payé fort cher les services de celui dont il fit toute sa vie, jusqu'en 1487, son confident et son conseiller.
A la mort de Louis XI, il fut membre du conseil de régence et lors de la guerre folle, il prit parti pour les princes contre la dame de Beaujeu. Il fut arrêté en 1486 et emprisonné pendant vingt-huit mois à Amboise et à Paris. Il rentre bientôt en grâce mais peu après il est chassé de la cour « avec folles et rudes paroles » par le duc René de Lorraine. Comines crut trouver un appui à Moulins près du connétable de Bourbon. Ce dernier le chassa au bout d'un an. Il s'adresse alors à plusieurs princes, fait trafic de ses services, trahit les uns et les autres, fomente des troubles, la guerre civile, si bien que Charles VIII le fait arrêter et enfermer à Loches, dans une de ces cages que Louis XI appelait ses fillettes. Transféré de là dans une prison moins rude, il est traduit devant le parlement et malgré ses larmes et son repentir condamné à dix ans d'exil et à la confiscation du quart de ses biens. Il se retira dans ses terres très affecté de sa disgrâce : « Je suis venu à la grande mer et la tempête m'a noyé. » Toutefois il parle peu de ses ennuis dans ses mémoires. Ce qui fait l'originalité des mémoires de Comines, c'est qu'il n'imite et ne cherche à imiter personne. Il dit ce qu'il a fait, ce qu'il a vu, ce qu'il a deviné. Il a observé les causes, prévu les conséquences, jugé les actes. Son oeuvre est le récit simple et net d'un homme d'affaires que rien n'émeut ou déconcerte. L'esprit de Machiavel semble être quelque peu le sien tant il croit au succès. On remarque les belles pages où il montre Louis XI à Plessis-les-Tours luttant avec angoisse contre la mort. Les mémoires de Comines ont été publiés dès 1524, sous ce titre : Cronique et hystoire faicte et composée par messire Philippe de Comines (Paris, in-fol.); cette édition plusieurs fois réimprimée ne comprend que les six premiers livres et s'arrête par conséquent à la mort de Louis XI. La suite parut en 1528 sous le litre : Croniques du roy Charles huytiesme (Paris, in-fol.). Parmi les nombreuses éditions postérieures, il suffira de mentionner celle de Denis Sauvage (1552, in-fol.), celle de Godefroy (1649), celle de Lenglet-Dufresnoy (1747, 4 vol. in-4), celle de Dupont (1840-1847, 3 vol. in-8) dans la Collection de la Société de l'Histoire de France et celle de Philippe de Comines (1445-1509). |
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