| Janmot (Louis). - Peintre né en 1815, mort le ler juin 1892. Élève de l'école Saint-Pierre à Lyon, il la quitta pour l'atelier d'Ingres dont l'esthétique devait dominer sa carrière. Il y retrouva son ami et compatriote Hippolyte Flandrin, son rival dans l'art religieux pour la suavité de l'expression. Deux des premières oeuvres de Janmot, un Christ au tombeau et la Résurrection du fils de la veuve de Naïm (1840), furent très remarquées à Paris. Mais il ne tardait pas à s'affirmer avec une composition magistrale, la Cène, à Lyon, où sont des morceaux du plus grand style, et un tableau, Fleur des champs (auj. au musée de Lyon) (1845). Vers le milieu de sa vie, Lous Janmot exposa aux Salons, avec maints sujets religieux, des portraits fort estimés. Parmi ses nombreuses fresques (à Lyon, à Bordeaux, à Saint-Germain-en-Laye, à Toulon, etc.), il faut mentionner le choeur de Saint-Polycarpe à Lyon, de sa maturité, et une chapelle à Saint-Etienne-du-Mont, de sa dernière manière. Il subissait depuis quelque temps l'influence de Delacroix, celle aussi du paysagiste dauphinois Ravier. Une importante suite de trente-quatre compositions symboliques, le Poème de l'âme, que Janmot mettait au premier rang de son oeuvre, occupa plus de dix années de sa meilleure époque. Il la divulgua même en un album photographique accompagné de poésies correspondantes (Saint-Etienne, 1881, in-4). Très inégale, cette série d'épisodes mystiques lui a néanmoins inspiré quelques-unes de ses couvres parfaites, des dessins d'un style souple et serré, enfermant les plus chastes inspirations de notre art religieux. Profondément pénétré, comme Flandrin, du mysticisme lyonnais, s'il a moins constamment que celui-ci la discipline, il a plus que lui l'imagination. Leurs oeuvres s'associent pour témoigner d'un même idéal. Janmot avait publié en 1887 un ouvrage important, Opinion d'un artiste sur l'art, pour exposer sa doctrine. (Paul Mariéton). | |